Romaric Godin, à Francfort Comme en France, l'Allemagne pourrait connaître un jeudi noir dans les transports. Les deux syndicats de la société des chemins de fer fédéraux, la Deutsche Bahn, ont en effet appelé pour aujourd'hui à une « grève d'avertissement ». Toute la journée, la circulation des trains devrait donc être fortement perturbée dans huit villes dont Munich, Hambourg et Cologne, avec des répercussions possibles dans tout le pays. Hier, c'était le trafic aérien qui était touché par une grève du personnel de bord de la compagnie nationale Lufthansa, la deuxième en une semaine. Quatre-vingts vols ont dû être annulés et il fallait compter avec des retards parfois importants. Tension sur les salairesÉvidemment, on est très loin de la grève généralisée et très politisée à la française. Dans les deux cas, ces mouvements entrent dans le cadre des traditionnelles négociations salariales dans les branches et les entreprises. Mais ils montrent que, malgré la récession et la baisse rapide de l'inflation, les revendications sur les salaires ne se sont pas taries outre-Rhin. Le signal donné en novembre par le syndicat IG Metall dans l'industrie qui, pour cause de crise, avait accepté une hausse de 4,2 % au lieu des 8 % qu'il réclamait, n'a donc pas été suivi. Le syndicat du personnel de bord de la Lufthansa réclame ainsi une hausse des rémunérations de 15 %, alors que les cheminots veulent 10 % de plus. Et dans plusieurs autres branches, la situation est également tendue et les demandes élevées. Les fonctionnaires des Länder réclament une hausse de 8 % des salaires et devraient manifester et cesser le travail le 3 février prochain, alors que les négociations sont très difficiles dans toute la fonction publique. Dans le secteur bancaire, où le syndicat Ver.di réclame aussi une hausse des salaires de 8 %, les discussions sont au point mort. Reste à savoir si cette grogne peut encore se durcir dans un pays qui, depuis 2006, redécouvre la grève.

latribune.fr

10 Févr 2009, 1:29

Partager :