Deutsche Bank renaît de ses cendres pour un trimestre

La triste mine qu'arborait le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, lors de l'annonce le 5 février dernier d'une perte annuelle de 3,9 milliards d'euros était hier bien oubliée. Rayonnant, il a pu annoncer un bénéfice net pour le premier trimestre de 1,2 milliard d'euros et un bénéfice imposable de 1,8 milliard d'euros. Du jamais-vu depuis le deuxième trimestre 2007. Sur la même période de 2008, la banque avait perdu 141 millions d'euros. Le rendement sur capitaux propres a même atteint l'objectif de 25 % de la banque. Cerise sur le gâteau pour Josef Ackermann : son contrat qui arrivait normalement à échéance l'an prochain a été prolongé à la demande du conseil de surveillance du groupe jusqu'en 2013. « Dans cette période de crise, c'est un gage de sécurité et de stabilit頻, a estimé le Suisse à la mèche d'argent, sans s'étendre sur les difficultés qu'a pu éprouver la banque à lui trouver un successeur.Sa bonne santé trimestrielle, Deutsche Bank la doit d'abord à sa division de banque d'investissement. Ses revenus ont tiré ceux du groupe (+ 56 % sur un an). Celle qui avait plombé le résultat au trimestre précédent le soutient cette fois-ci, dégageant un bénéfice imposable de 1,32 milliard d'euros, malgré une dépréciation d'actifs de 1 milliard d'euros et des pertes sur les positions abandonnées de 1,1 milliard d'euros. La raison de cette embellie tient avant tout à la très bonne santé des opérations sur les produits de taux et de devises. Mais pour le reste, le tableau est assez terne : toutes les autres divisions voient leurs bénéfices s'effriter. La gestion de fortune passe même dans le rouge, perdant 173 millions d'euros. Par ailleurs, outre le milliard d'euros déjà évoqué, Deutsche Bank a déprécié 500 millions d'euros liés à l'échec d'un projet immobilier à Las Vegas. Étonnamment, le marché a fort mal accueilli ces chiffres et l'action a hier reculé de 5,3 %. Beaucoup ont préféré prendre leurs bénéfices, doutant du caractère durable de cette embellie, bien trop liée aux succès sur les seuls marchés de taux. D'autant que l'on redoute pour l'avenir les effets de la récession sur la qualité du crédit et les observateurs relèvent que les provisions pour risque restent à un niveau historiquement haut (526 millions d'euros contre 114 millions d'euros voici un an). Certes, Josef Ackermann a rappelé que le ratio de solvabilité « tier one » de la banque, à 10,2 %, restait solide et que le caractère diversifié de l'activité de la banque lui donnait un avantage compétitif. Mais il a aussi reconnu que, du fait de la récession, « la crise bancaire n'est malheureusement pas terminée ». Romaric Godin, à FrancfortL'embellie tient avant tout à la bonne santé des opérations sur les produits de taux et de devises.
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