Déjà sept mois d'intenses négociations

Le « blitzkrieg » aura finalement duré sept mois. À la fin du mois de septembre, Fortis est au bord de la crise de liquidité. Pour sauver la première banque nationale, le gouvernement belge appelle BNP Paribas à la rescousse pour envisager sa reprise. Mais alors que la banque française offre un prix jugé trop bas par l'État belge, celui-ci décide de nationaliser la banque le week-end du 28 septembre. Mais la bataille pour Fortis n'est pas perdue pour autant. Car même nationalisée, la banque risque toujours d'être asphyxiée par le manque de liquidité. Lors de la première semaine d'octobre, BNP Paribas continue, en coulisse, de discuter avec l'État belge. La banque dirigée par Baudouin Prot connaît bien le dossier qu'elle avait déjà étudié trois ans auparavant. Et alors que Fortis est acculé à la faillite, les États du Benelux n'ont pas d'autre choix que de vendre leur fleuron à la banque française. BNP Paribas hérite de Fortis, allégé de ses activités néerlandaises, notamment d'ABN-Amro, qui l'ont coulé. Dans le nouveau périmètre, elle récolte aussi la branche assurance, une pépite. Négocié en quelques jours, le « deal » à 15 milliards d'euros, dont 5 de cash, est parfait, d'autant que BNP Paribas s'assure l'entrée des États belge et luxembourgeois à son capital pour la stabiliser. L'Europe entière applaudit ce nouveau coup de génie de la banque de la rue d'Antin qui lui permet de devenir la première banque d'Europe continentale en termes de dépôts.à refairePourtant, les choses vont rapidement se compliquer. Le calendrier programmé au jour le jour connaît de multiples rebondissements. Alors que BNP Paribas assure continuellement la liquidité de Fortis, les petits actionnaires se rebiffent contre la vente de la première banque du pays à un étranger. En Belgique, le dossier se transforme en scandale politico-judiciaire. Cette affaire d'État provoque la chute du Premier ministre Yves Leterme. Un nouveau coup de théâtre intervient mi-décembre. La cour d'appel de Bruxelles suspend l'opération et convoque une assemblée générale décisive mi-février. La fronde des petits actionnaires monte en puissance en janvier. Les actionnaires de Fortis rejettent, à une infime majorité, le rachat par BNP Paribas. Tout est à refaire. La banque française accepte des concessions sur l'assurance et récupère en contrepartie une garantie publique des actifs plus large. Elle laisse entendre au gouvernement belge qu'il s'agit là de son dernier effort. La décision d'hier montre qu'il n'était pas vain. M. Pe.
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