Les risques externes deviennent la priorité des directeurs financiers

étudeLa crise économique et financière a bouleversé la donne dans la perception des risques des entreprises françaises. Les risques auxquels elles sont confrontées sont, aujourd'hui, avant tout externes. C'est l'un des principaux enseignements qui ressort du baromètre du Risk Management 2009 réalisé en mars dernier par TNS Sofres, pour le cabinet Protiviti, auprès de 100 directeurs financiers de grandes sociétés françaises cotées et non cotées. Certes, les risques financiers et d'activité occupent toujours la première place avec 24 % des réponses. Mais, pour la première fois, surgit en deuxième place la conjoncture économique et les risques externes (23 %). « Il y a eu un bouleversement majeur dans la perception des risques par les entreprises françaises », souligne Francis Miard, managing director au cabinet Protiviti.Parmi leurs risques externes, les entreprises s'inquiètent du marché économique et de ses évolutions (tendances, globalisation, délocalisation). Près de la moitié des directeurs financiers (44 % contre 16 % sur la période 2007-2008) avance ce risque, notamment cité dans les secteurs de la distribution et du commerce (51 %), ainsi que la banque assurance (48 %).Les risques liés aux marchés financiers (investisseurs, actionnaires) occupent le deuxième rang, avec 40 %, contre seulement 9 % sur la période 2007-2008. Ils sont particulièrement évoqués dans le secteur banque assurance (71 %). Les concurrents représentent le troisième risque externe (31 %). Celui-ci recule légèrement par rapport à 2007-2008. Il est surtout avancé dans le secteur des services (39 %). En revanche, l'inquiétude sur l'environnement juridique et les réglementations sectorielles est passée au second plan. Seuls 11 % des directeurs financiers l'avancent en 2009. Un pourcentage bien loin des 31 % pour la période 2007-2008.volatilité des marchésLes risques internes trouvent leur origine dans l'organisation de l'entreprise. Le baromètre 2009 en a identifié trois principaux : les risques de change, de taux, des matières premières (32 %), les risques de crédit et de contreparties (22 %), et l'image de marque et la réputation (17 %). Les incertitudes dues à la volatilité des marchés financiers ont ainsi des conséquences sur l'organisation interne d'une entreprise. Tandis que l'insatisfaction client sort, pour la première fois, du classement du baromètre. « Cette évolution oriente les stratégies à court terme mais semble délaisser les enjeux à moyen terme qui constituent pourtant un élément majeur à long terme », prévient Francis Miard.Malgré la crise, les risques de trésorerie disponible et les cash-flows se maintiennent à un niveau assez peu élevé (14 %). Ils n'ont augmenté que de 1 % par rapport à la période 2007-2008. « On s'attendait à un niveau plus élevé de ces risques », indique-t-il.Toutefois, les entreprises françaises ont bien conscience de l'importance de la gestion des risques. Dans leur organisation interne, le responsable de la gestion des risques est clairement la direction de l'entreprise (président, directeur général, comité de direction). C'est le cas dans plus de la moitié des sociétés interrogées (53 %). Viennent ensuite les directeurs financiers (21 %), la direction des risques (8 %) et la direction de l'audit interne (7 %). La mise en ?uvre de la gestion des risques reste aussi entre les mains de la direction (président, directeur général, comité de direction).poids administratifCe souci de centraliser peut s'expliquer par la volonté d'être informé au plus vite. D'autant que les directeurs des affaires financières (DAF) mettent en exergue les principaux bénéfices d'une bonne gestion des risques. Tout d'abord, celle-ci peut limiter la volatilité des résultats de l'entreprise (61 %). Selon la moitié des directeurs, elle permet aussi de découvrir des risques émergents. Pourcentage encore plus significatif, 93 % des entreprises interrogées considèrent que la gestion des risques est un vecteur de meilleure performance. Dans la banque assurance, la totalité des personnes interrogées partage cet avis.Reste que des freins existent dans la mise en ?uvre d'une gestion des risques. Sont surtout pointées les lourdeurs administratives (50 %) lesquelles pèseraient sur l'initiative, la décision et la réactivité. Le manque de compétences, de temps et de méthodes (35 %) est aussi avancé. « Il y a plus de freins listés que les années précédentes », constate Francis Miard. Le contexte économique ne doit pas y être étranger. Frédéric HastingsLa gestion des risques est un vecteur de meilleure performance.
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