Traduire un document en mode automatique

logicielsComment concilier la productivité d'un logiciel de traduction automatique et les connaissances lexicales accumulées par des traducteurs humains au fil des années ? Le fabricant de missiles européen MBDA a choisi de combiner ces deux approches et de tirer le meilleur de chacune d'elles. Les limites de la traduction automatique sont bien connues, il suffit pour s'en convaincre d'essayer de comprendre une notice d'appareil électroménager ou d'utiliser les moteurs de traduction en libre accès sur Internet? (voir encadré). « La solution à ce problème est le système de traduction automatique personnalisé tel que nous l'avons mis en place, c'est-à-dire en associant au logiciel des dictionnaires personnalisés qui enrichissent progressivement de nouveaux termes propres à un métier ou à un secteur d'activit頻, explique Michael Hoff, traducteur anglais-allemand-français et responsable de l'équipe de traduction de MBDA Missile Systems (en fait, deux traducteurs dont lui et des sociétés extérieures).comprendre l'essentielQuand MBDA est né, en 2001, de la fusion de trois acteurs européens du complexe militaro-industriel, les travaux avaient déjà commencé dans ce sens. Mi-2002, MBDA s'équipe du logiciel de traduction Systran. Michael Hoff développe progressivement un service de « traduction à la volée », qui associe différents dictionnaires de personnalisation au logiciel. « Cette solution permet de produire rapidement et gratuitement des textes de qualité ?good enough?, c'est-à-dire bons à 90 %, ce qui permet aux gens de comprendre l'essentiel du texte », remarque-t-il.Lorsqu'un employé de MBDA a besoin de comprendre un e-mail ou un texte qu'on lui a transmis dans une langue qu'il ne connaît pas ou qu'il veut diffuser un document dans plusieurs langues, une page d'accueil de l'Intranet lui propose de recourir à une traduction, soit « professionnelle », soit « automatique ». « Dans le premier cas, nous sous-traitons le texte à un partenaire, puis nous le retravaillons en interne si nécessaire. Cette prestation est facturée au service demandeur, précise Michael Hoff. Dans le second cas, le texte est traduit par le logiciel Systran et nous vérifions le texte brut phrase par phrase. Nous l'améliorons jusqu'à un niveau suffisant pour qu'il puisse être diffusé. Maintenant, ce travail ne prend que quelques minutes par page et il est gratuit pour l'utilisateur ! »45.000 requêtes par jourLe serveur de traductions propose pour l'instant six langues : anglais, français, allemand, espagnol, italien et, depuis peu, grec. MBDA enregistre entre 40.000 et 45.000 requêtes par jour ! « Mais ce que nous appelons une requête peut aussi bien être un mot qu'un texte entier », relativise Michael Hoff. Le recours à la traduction automatique ne cesse cependant d'augmenter. En 2004, 20 % seulement des 6.053 pages traduites par MBDA l'étaient en automatique contre 78 % des 9.125 pages de 2008 ! Les économies ainsi réalisées ont atteint 80.000 euros pour l'année 2008. Des résultats encourageants, qui amènent MBDA à poursuivre. L'équipe prépare un nouveau couple de langues (espagnol?allemand). Sophy Caulier
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