Très exposée à la récession, Deutsche Bank provisionne massivement

RésultatsHier, la première banque d'Allemagne a annoncé un bond de 68 % sur un an de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 1,09 milliard d'euros. Sur l'ensemble du premier semestre, ce résultat a été multiplié par 4,5 à 2,3 milliards d'euros. Mais le marché a très mal réagi à une autre annonce?: celle du montant des provisions pour créances douteuses. Elles atteignent 1 milliard d'euros au deuxième trimestre contre 135 millions il y a un an et 526 millions au cours des trois premiers mois de l'année. L'action Deutsche Bank a dévissé de 11,42 % à la Bourse Francfort.La croissance de la dernière ligne du compte de résultat est en réalité l'arbre qui cache la forêt. Le groupe a bénéficié d'éléments exceptionnels (gains sur les dérivés liés à l'achat des actions Postbank, ventes de participations industrielles, crédits d'impôts liés aux pertes de la fin 2008). Surtout, Deutsche Bank redevient très dépendante de sa banque d'investissement qui, avec un bénéfice imposable de 828 millions d'euros, pèse pour 63?% du total. performances morosesLes bonnes conditions de marché, et notamment l'excellente santé du marché primaire obligataire, ont soutenu l'activité. Mais cette performance n'a pas impressionné, car les analystes attendaient mieux. D'autant que les autres activités affichent des performances bien moroses. La gestion d'actifs passe dans le rouge et perd 85 millions d'euros, mais surtout la banque de réseau et de PME dégringole. Son bénéfice fond de 86 % en un an à 55 millions d'euros. Pour le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, cette activité, qu'il qualifiait de « stable » à l'automne dernier, était devenue une priorité après l'effondrement de la banque d'investissement à la fin de l'an passé. Le rachat de la participation de Deutsche Post dans Postbank, annoncé en septembre 2008, entrait dans cette stratégie. Or, voilà que la banque de détail est frappée de plein fouet par la récession. Alors que le coût du risque s'envole, le directeur financier, Stefan Krause, a confirmé que l'environnement de crédit se détériorait, et Josef Ackermann lui-même a assuré que les perspectives pour 2009 seront « fortement influencées par les progrès de l'économie mondiale ». Une incertitude qui a contribué à la déception des opérateurs de marché. n
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