La distribution de la presse en manque de concurrence

Les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP), principal distributeur de la presse en France, ont abusé de leur position dominante. Le verdict du Conseil de la Concurrence, tombé le 27 janvier, condamne le distributeur de près de 3.500 titres de presse à une amende de 3 millions d'euros. La condamnation fait suite à la saisine du gendarme de la concurrence en août 2003 par le second distributeur présent dans l'Hexagone, les Messageries Lyonnaises de Presse (MLP). Ces dernières dénonçaient certaines pratiques « anticoncurrentielles » des NMPP entre 2000 et 2003, visant à fidéliser les éditeurs. 80 % des titresDeux messageries se partagent la distribution de la presse en France. Les NMPP dominent le marché et assurent la distribution de près de 80% des titres, notamment ceux de la presse quotidienne nationale. Leur concurrent, les Messageries Lyonnaises de Presse distribuent les 20 % restant, uniquement des magazines et l'hebdomadaire Marianne. La presse quotidienne régionale, elle, possède son propre réseau de distribution. Libre de choisir leur distributeur, les éditeurs doivent pouvoir faire jouer la concurrence. Dans les faits, la position dominante des NMPP et certaines de leurs pratiques, qui viennent d'être condamnées, ont brouillé la concurrence. Les NMPP proposaient des remises aux éditeurs selon l'ancienneté de leur présence, et leur offraient une « prime de fidélit頻 afin qu'ils confient la distribution de tous leurs titres aux NMPP. Mis en place entre 2000 et 2003, le dispositif avait l'effet d'augmenter la facture d'un éditeur qui aurait choisi de transférer une partie de son catalogue à la concurrence. Autre pratique condamnée : une clause de résiliation. Bien qu'elle n'ait jamais été appliquée par les NMPP, la clause engageait l'éditeur à rester sous contrat au moins un an après le remboursement de ses dettes envers les NMPP. Plus grave, les messageries parisiennes ont affirmé à l'autorité de la Concurrence que cette clause avait été incluse dans les contrats pendant 3 mois seulement. En réalité, relève la décision du conseil, elle y a figuré pendant 1 an. Mais le conseil a pris en compte le fait que les NMPP supportent les coûts de la distribution des quotidiens, activité déficitaire, pour modérer sa sanction. Cécile Barbière© af
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