Les Peugeot éjectent Christian Streiff

Exit Christian Streiff. Deux ans seulement après sa nomination à la tête de PSA, le président du directoire a été débarqué hier par le conseil de surveillance du groupe automobile. « Le conseil a jugé que les difficultés exceptionnelles qu'affronte l'industrie automobile imposaient un changement de management à la tête du groupe », a expliqué dans un communiqué Thierry Peugeot, son président.Christian Streiff sera remplacé par Philippe Varin, 56 ans, actuel PDG du groupe sidérurgique anglo-néerlandais Corus. Il prendra ses fonctions le 1er juin. « Sous [sa direction], le groupe PSA sera à même, avec l'ensemble des équipes, de révéler tout son potentiel », assure Thierry Peugeot. Cet aciériste, ancien de chez Pechiney a été nommé à la tête de Corus voilà cinq ans. Depuis, il en a « conduit le redressement », assure PSA. L'homme est surtout connu pour avoir rapproché avec succès le groupe Corus et Tata Steel en mars 2007. Et, à l'heure où on évoque des alliances de PSA avec BMW ou Fiat, ce n'est pas le moindre des atours aux yeux des Peugeot.Le départ de Christian Streiff intervient en pleine tempête, un mois et demi après la publication de résultats dans le rouge. En 2008, PSA a essuyé une perte nette de 343 millions d'euros et un recul d'activité de 7,4 %, avec un chiffre d'affaires de 54,3 milliards d'euros. Et bien qu'elles soient fortement liées à la crise mondiale automobile, ces contre-perfomances ont jeté un peu plus le trouble au sein de la famille Peugeot, actionnaire de référence avec 30,74 % du capital. Début 2009, alors que l'accident vasculaire cérébral de Christian Streiff (au printemps 2008) semblait oublié, ils débattaient de l'opportunité de changer d'homme («La Tribune » du 5 février). Ils ont tranché.Une première fois remercié de chez Saint-Gobain en 2005, et président éclair d'Airbus en 2006, Christian Streiff ne touchera pas de parachute doré. Il partira avec les indemnités conventionnelles de licenciement en vigueur chez PSA, précise le groupe.
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