Barclays vend iShares en espérant garantir son indépendance

Le soulagement doit être visible ces jours-ci dans la tour Barclays de Canary Wharf, le quartier des affaires à l'est de Londres. La banque britannique, après avoir annoncé vendredi qu'elle échappait à une augmentation de capital forcée par le régulateur, doit en principe dévoiler ce matin la vente de sa filiale de courtage iShares, selon nos informations. Elle se retrouve ainsi dans une situation beaucoup plus confortable pour décider de participer ? ou non ? au plan de garantie des actifs toxiques du gouvernement britannique, pour lequel les dossiers doivent être déposés demain au plus tard.En quelques jours, Barclays, l'une des rares banques britanniques à avoir évité jusqu'à présent que l'État entre à son capital, aura retourné une situation très délicate. Depuis le début de l'année, de nombreux investisseurs s'inquiètent, estimant que son ratio de solvabilité (« core tier 1 » de 6,7 % fin décembre) n'est pas suffisant pour faire face à la crise. Résultat, le cours de la banque a plongé, atteignant un point bas de 47 pence en janvier.Mais vendredi, Barclays a mis fin aux doutes ? du moins pour le moment. La banque a annoncé que la Financial Services Authority (FSA), le régulateur britannique, lui a donné un feu vert pour son niveau de capital. La FSA estime que Barclays peut résister à des situations de « stress extrême » sans avoir besoin d'augmenter son capital, y compris face à une récession qui durerait deux ans ou à un marché immobilier en baisse de 50 %. L'annonce a fait faire un bond de 24 % à l'action Barclays vendredi.au moins cinq candidatsLes actionnaires pourraient connaître un deuxième soulagement ce matin. Barclays devrait annoncer la vente de iShares, sa filiale d'Exchange Traded Funds (ETF), des produits cotés qui répliquent les indices boursiers. Cette cession devrait rapporter entre 3 et 5 milliards d'euros. Au moins cinq candidats potentiels se sont intéressés au dossier : Goldman Sachs, CVC Partners, Bain Capital avec Colony Capital, Hellman & Friedman avec Apax Partners, et Vanguard, une société américaine de gestion d'actifs.Barclays décrit pourtant sa très rentable filiale iShares comme un actif stratégique. Sa vente prouve le besoin qu'éprouve la banque britannique de se donner une marge de man?uvre financière supplémentaire.Avec le feu vert de la FSA et la vente de iShares, Barclays se retrouve dans une position beaucoup plus confortable concernant sa participation à la garantie d'actifs toxiques proposée par le gouvernement britannique. L'établissement souhaiterait y participer, mais cela coûte cher : entre 4 % et 6 % des actifs couverts, dans les cas de Royal Bank of Scotland et de Lloyds Banking Group. La date butoir pour officiellement déposer un dossier est demain, et Barclays peut désormais plus facilement se permettre de le financer sans que l'État monte à son capital.Autant de nouvelles qui permettent à John Varley, le directeur général de Barclays, de respirer. Son mandat sera en jeu lors de l'assemblée générale, fin avril. Après une baisse de 60 % du cours depuis un an, les actionnaires ont besoin de bonnes nouvelles s'il veut conserver son poste.Éric Albert, à Londres, avec Thierry Serrouy
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