Les marchés rouvrent

S'il est sans doute encore trop tôt pour parler de sortie de crise, la reprise progressive des opérations sur les marchés de capitaux laisse toutefois espérer des jours meilleurs. Dernier segment de marché à revenir à la vie : celui des obligations convertibles. ArcelorMittal a émis 1,25 milliard d'euros d'obligations convertibles et/ou échangeables en actions nouvelles ou existantes (Oceane) la semaine dernière. « Cette opération, extrêmement bien accueillie par les investisseurs, est le dernier maillon d'une chaîne d'événements qui témoignent d'une réelle amélioration de la situation », souligne Thierry Cantet, responsable de la recherche dérivés et convertibles chez Calyon.Totalement paralysés après la chute de Lehman Brothers, les marchés qui permettent aux entreprises et aux banques de se financer rouvrent les uns après les autres. Le marché du crédit a été le premier. Dès le mois de décembre, les entreprises les mieux notées et les moins cycliques ont recommencé à placer des emprunts obligataires. L'occasion d'établir de nouvelles références en termes de prix. Les rendements attrayants ont ainsi créé un réel engouement pour les nouvelles émissions : les entreprises non financières ont levé plus de 110 milliards d'euros de dette au premier trimestre. Un record ! signes d'améliorationEt des opérations hors norme ont été lancées. Le 18 février, Roche a placé 16 milliards de dollars d'obligations en une journée, et le 17 mars, Pfizer a levé sans peine 13,5 milliards de dollars. Même les banques arrivent à nouveau à lever de la dette sans garantie d'État. La semaine dernière, JP Morgan a par exemple placé un emprunt obligataire (non garanti) de 2 milliards d'euros. Et sur le marché interbancaire, elles peuvent à nouveau émettre des certificats de dépôt à plus d'un mois.Deuxième signe d'amélioration : la reprise des augmentations de capital. Le fonds Aabar d'Abu Dhabi a apporté 1,95 milliard d'euros au constructeur automobile Daimler dans le cadre d'une augmentation de capital réservée. Saint-Gobain a renforcé son capital de 1,5 milliard d'euros. Quant à Lafarge et à Enel, ils ont d'ores et déjà fait part de leur intention de procéder à des opérations similaires.Enfin, l'événement le plus récent : le placement par ArcelorMittal, la semaine dernière, de la première obligation convertible significative depuis neuf mois. L'occasion, là aussi, de définir de nouvelles règles du jeu. Pour José-Antonio Gagliardi, directeur associé à la Société Généralecute; Générale, « une entreprise doit présenter une capitalisation suffisante pour attirer les investisseurs ». Quant au prix, « il doit offrir une marge de sécurité suffisante car les marchés sont encore volatils ». C'était visiblement le cas de l'Oceane. « En plus d'un coupon de 7,25 %, elle offre la possibilité à l'investisseur de participer à plus de 60 % à la hausse de l'action », calcule Hubert Lemoine, responsable convertibles chez Schelcher Prince.
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