L'Arménie confrontée à la récession

Autrefois surnommée le « Tigre du Caucase », l'Arménie, petit pays enclavé et coupé de toutes relations avec deux de ses quatre voisins frontaliers, s'apprête à vivre une année difficile. Alors qu'elle connaissait une croissance à deux chiffres de son PIB depuis huit ans, « nous serions positivement surpris si l'année 2009 se terminait par une croissance nulle », explique à « La Tribune », le Premier ministre arménien, Tigran Sarkissian. Une crise d'abord liée à l'effet de la baisse des transferts financiers de la part de la diaspora arménienne ? il y a deux fois plus d'Arméniens en dehors des frontières qu'à l'intérieur? et qui affecte directement la consommation des ménages. Dans une économie où ces transferts représentent l'équivalent du budget de l'État, soit 16 % du PIB, toute évolution peut s'avérer catastrophique. Or au cours des deux premiers mois de l'année, ils ont reculé de 25 %. Selon un observateur, la baisse pourrait atteindre 50 % sur l'année. Phénomène nouveau, on assiste même aujourd'hui à des transferts financiers inversés, destinés à soutenir les familles traditionnellement généreuses, notamment celles d'Iran, où se trouve une partie de la diaspora arménienne.Le bâtiment à l'arrÊtC'est par ce biais que l'économie arménienne est atteinte. Cela est particulièrement visible dans le secteur du bâtiment, vecteur de la croissance de ces dernières années, et aujourd'hui à l'arrêt. Pour le chef du gouvernement, porté au pouvoir il y a un an, avec une volonté de réformer, « notre projet économique a un contenu anticrise. Il est important de prendre des actions pour juguler la chute de l'activité. Mais dans le même temps, nous devons mettre en ?uvre des réformes pour assurer le développement à long terme ». Ainsi le gouvernement s'est-il engagé dans un vaste programme d'infrastructures. Autre mesure : un programme spécial pour financer le développement des PME, qui se monte, en incluant les engagements de la banque centrale arménienne, de la Banque mondiale et de la BERD, à 250 millions d'euros. Guénaëlle Le Solleu, à Erev
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