Plus d'un siècle après ses débuts à New York, la plus ancienne maison américaine d'habillement masculin, inventeur de la Polo Shirt (1900), ouvrit en 1928 sa première succursale à Boston, bien décidée à vêtir là-bas les élites universitaires. À l'époque, les Brooks savaient de quoi il en retournait : Winthrop Holly Brooks, arrière-petit-fils du fondateur Henry Sands Brooks, était diplômé de Yale et fut en 1935 le dernier des Brooks à assumer la présidence de la firme. Des années durant, Brooks Brothers habillera les étudiants des plus grandes universités de la côte Est mais attendra 1961 pour présenter son Campus Style et 1962 pour ouvrir son premier University Shop destiné aux jeunes diplômés. Mais les hippies fleurissent sur la côte Ouest, et, pour la première fois, les jeunes mâles réfutent le modèle paternel, fustigeant l'image et le style Brooks. Taxé de conservatisme aigu, elle est assimilée à un club ésotérique par la presse de gauche américaine. Dans les dressings, la rupture père-fils est consommée. En 1972, Brooks Brothers lance la ligne Brooksgate, qui remplace le concept de l'University Shop en s'adressant aux diplômés entrant dans le monde du business executive par la grande ou la petite porte. D'où son nom. Et succès annoncé : publié en couverture par le « NY Times Fashion Magazine », le manteau en Harris tweed Brooksgate se vendra par soixante pièces chaque jour dans le magasin de Madison Avenue en assurant 30 % du chiffre d'affaires. Las ! Quelques semaines après éclate le Watergate. Brooks Brothers dépensera des fortunes pour dissocier son petit dernier du scandale. Au rayon des mythes brooksoniens, il en est un autre qui a valeur d'exemple : vendeur au magasin de Madison Avenue au début des années 1960, un certain Ralph Lipschitz, élève du soir en management au City College de New York, se fit connaître en 1966 en créant pour Beau Brummel une collection de cravates baptisée Polo. Succès. L'année suivante, Lipschitz créait sa marque : Ralph Lauren. P. L.BROOKS BROTHERS : les pionniers du university sho

latribune.fr

16 Mai 2009, 1:39

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