La vague du canapéTrès prosaïquement, le « couchsurfing » permet d'aller passer une ou plusieurs nuits à l'?il chez des inconnus. Mais l'aspect purement utilitaire ne saurait prévaloir. « Participez à un monde meilleur ! » propose le site Couchsurfing.com. « Nous évitons de recevoir des gens qui ne sont là manifestement que pour faire des économies. L'idée, c'est d'être dans l'échange, le partage, d'aborder différentes cultures, les emmener visiter nos quartiers favoris ou leur faire rencontrer des amis », soulignent Claire et Owen, membres depuis 2007. Ils ont décidé de vivre ces expériences d'hospitalité à leur rythme. Ils ont ainsi hébergé une dizaine de couchsurfers et sont partis trois fois dormir sur les canapés des autres du côté de Prague ou d'Amsterdam. Créer son profilTout commence par la création d'un profil sur le site, aussi complet que possible, ne serait-ce que pour rassurer l'hôte éventuel : photo, description du couchage, disponibilités ou toute autre remarque susceptible de déminer le terrain. Une procédure assez rigoureuse de certification et de cautionnement permet d'obtenir les petits icones qui vont mettre en confiance d'un côté comme de l'autre. « Quand on reçoit un inconnu chez soi, on préfère les gens certifiés ou sur lesquels il y a déjà des témoignages. Après, c'est une histoire de feeling. Il nous arrive maintenant de donner les clefs de l'appartement », rappelle Claire. Autour de l'indiscutable principe de participation libre et gratuite, les règles demeurent relativement souples et diffuses. Et c'est ce qui fait sans doute tout le charme de cette communauté. Trop de travail, un déplacement, tout simplement l'envie de ne voir personne ? Pas de problème, il suffit de mettre son canapé en indisponibilité sur son profil. Déconvenue possibleDe toute façon, chacun est libre de refuser l'hospitalité à un surfer dont la tête ne lui revient pas, voire de mettre à la porte les indélicats. Antoine ? l'un des ambassadeurs du mouvement pour la France ? s'est déjà trouvé confronté à ce genre de déconvenue. « J'ai reçu 250 invités en 4 ans, alors forcément parfois ça coince ! Je donne des règles de cohabitation au départ, si elles ne sont pas respectées, je n'hésite pas à faire partir les gens. J'ai dû virer un type qui me vidait systématiquement le ballon d'eau chaude avec des douches interminables ou une fille qui fumait des substances pas très licites. » Le bon surfer saura arriver avec la bouteille de vin qui fait plaisir, un petit cadeau du pays d'origine ou parfois offrir un resto à son hôte. Avec 50 voyages à son actif, Antoine a connu de bien drôles de canapés. « J'ai eu droit à tout, au lit tout confort dans une chambre individuelle, à la tente dans le jardin, en passant par la baignoire. » Son futur voyage : la Malaisie, et l'année prochaine, le grand rêve néo-zélandais. Avec le couchsurfing, le monde est à vous ! C. M. Sites : Couchsurfing.com (1,1 million de membres dans 232 pays), www.hospitalityclub.org ou www.globalfreeloaders.comEntre squat bon enfant et pensée utopiste, le « couchsurfing », littéralement « surf sur canap頻, rassemble une communauté de routards, avides de contacts et d'échanges, qui proposent d'héberger gratuitement les membres du réseau. Un moyen de voyager pas cher.

latribune.fr

16 Mai 2009, 1:39

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