Siemens renonce à ses objectifs malgré un bon trimestre

Siemens résiste encore à la crise, mais il n'est guère optimiste. Au cours du deuxième trimestre de son année fiscale (clos le 31 mars), le résultat brut d'exploitation (Ebitda) du conglomérat allemand a progressé de 54 %, à 2,13 milliards d'euros, tandis que son chiffre d'affaires augmentait de 5 %, à 18,96 milliards d'euros. C'est la division énergie qui lui permet de tenir la tête hors de l'eau. Alors que son chiffre d'affaires bondit de 28 % sur un an au cours du trimestre, son Ebitda passe de 6 millions à 818 millions d'euros. De quoi compenser le spectaculaire recul des ventes (? 28 %) et du bénéfice (- 29 %) de la division industrielle. « Compte tenu de l'environnement économique, nous pouvons être satisfaits de ces chiffres », a résumé le patron du groupe, Peter Löscher. Un avis partagé par les analystes, qui ne s'attendaient pas à de si bons chiffres, et par la Bourse : l'action a gagné 8,16 % hier à Francfort.1.000 mesures d'économieMais l'avenir ne s'en annonce pas moins difficile. Les prises de commandes continuent à reculer : ? 10 % au cours du trimestre et ? 9 % sur le semestre. La chute est très sensible dans le secteur industriel (? 12 % sur le trimestre) mais n'épargne pas non plus l'énergie, où les commandes baissent de 9 %. Et Peter Löscher ne voit aucune amélioration rapide de la situation. Au contraire. « En avril, la situation a encore évolué fondamentalement et dans le mauvais sens », a-t-il reconnu. Du coup, les objectifs pour 2008-2009, qui étaient désormais jugés trop ambitieux par les analystes, ont été abandonnés sans que le groupe ne se donne de nouveaux buts. Seule certitude : Siemens va « accélérer » son programme d'économies, notamment au niveau des achats. Le groupe indique avoir identifié 1.000 mesures d'économies et il veut notamment réduire de 20 % le nombre de ses fournisseurs à moyen terme. Il compte aussi continuer à développer sa branche énergies renouvelables qui, au cours du dernier trimestre, a vu ses commandes progresser de 75 % et son chiffre d'affaires de 88 %.Romaric Godin, à Francfort
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