La dernière valse des banquiers français

La tempête passée, la mer reste agitée et continue à faire des victimes. Dans quelques jours, Daniel Bouton et Dominique Ferrero ne seront plus à la tête de la Société Généralecute; Générale et de Natixis. Ces deux-là n'ont rien en commun. Si ce n'est qu'ils étaient les deux derniers patrons de banques françaises dont le poste était menacé depuis de longs mois. Daniel Bouton, comme à son habitude, a choisi en souverain de décider de son avenir. Il a lui-même annoncé son départ hier dans un entretien au « Figaro », ce qui lui évite d'affronter une assemblée générale houleuse dans trois semaines. Daniel Bouton sort par la petite porte un mois après le scandale sur les stock-options et alors que la Société Généralecute; Générale avait pourtant réussi un remarquable redressement après l'affaire Kerviel. Dominique Ferrero, lui, est victime de la volonté de François Pérol, président de Natixis, de changer les dirigeants. Elle met un terme à deux années de calvaire pour Dominique Ferrero, qui a été au centre des querelles de pouvoir entre les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires. Constamment en position de fusible, il a fini par sauter.Après deux années de crise, peu de patrons de banques françaises se sont maintenus à leur poste. Marc Litzler (Calyon), Charles Milhaud et Nicolas Mérindol (Écureuil), Axel Miller et Pierre Richard (Dexia) avaient déjà été emportés par la crise. Et si la culture française veut que les banquiers résistent plus que leurs homologues anglo-saxons, ils finissent par céder.la palme revient à ubsEn dehors de nos frontières, la valse des banquiers a été riche pendant la crise. La palme revient à UBS qui a vu ses deux derniers présidents et deux directeurs généraux remerciés. Merrill Lynch a aussi sanctionné ses deux derniers patrons. Quant à Royal Bank of Scotland, son PDG emblématique Fred Goodwin est passé du statut de héros, en faisant de sa banque une des stars de la City, à celui de paria, en conduisant la banque à la nationalisation et en refusant de renoncer à sa retraite. Si la crise financière s'est calmée depuis quelques mois, il n'en reste pas moins que plusieurs banques restent fragiles. Et leurs patrons sont menacés. C'est le cas en ce moment de Bank of America (voir ci-contre) et de Citigroup.Et, la récession économique se prolongeant, d'autres banques pourraient connaître de nouvelles difficultés. L'explosion du risque dans les pays émergents pourrait causer des torts à des banques comme UniCredit ou HSBC. Le bal n'est peut-être pas terminé.
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