Natixis face à deux équations difficiles

L'arrivée de Laurent Mignon à la tête de Natixis ne sera pas une sinécure. Alors que l'assemblée générale mixte de Natixis se tient aujourd'hui ? et s'annonce houleuse ? son nouveau président, François Pérol, a pris les problèmes en main. Il a choisi de remplacer le directeur général, Dominique Ferrero, par Laurent Mignon. Associé chez Oddo et ancien directeur général d'AGF, Laurent Mignon devrait prendre ses fonctions vers la mi-mai. Il aura la lourde tâche d'accélérer la restructuration de Natixis. Lors de son audition à l'Assemblée nationale fin mars, François Pérol avait déclaré?: « Natixis devra être au service des clients des deux groupes (Caisses d'Épargne et Banques Populaires) ». Les équipes de Dominique Ferrero avaient commencé à réduire la voilure sur les activités de marché, notamment pour compte propre. « François Pérol souhaite exploiter au maximum les synergies encore nombreuses entre Natixis et ses réseaux », explique une source proche.Mais le grand défi sera la structure de cantonnement dont les 31 milliards d'euros d'actifs doivent être gérés jusqu'à leur extinction. La problématique de Natixis est de vendre le plus d'actifs possible en limitant les pertes. Toute la difficulté est là. Avec un résultat brut d'exploitation de 3 milliards d'euros par an (hors dépréciations et provisions), Natixis doit limiter ses pertes, avant impôts, à 4 milliards d'euros par an si elle veut éviter d'être en perte. Ce niveau est rapidement atteint si l'on considère que même les décotes des actifs sains s'élèvent à 20 % ou 30 %.l'évolution du périmètreSelon une source proche de Natixis, environ un quart des actifs, soit environ 8 milliards d'euros, sont réellement considérés comme toxiques, avec des décotes qui s'élèvent jusqu'à 90 %. Il y a un an, JP Morgan et Goldman Sachs avaient réalisé des travaux de valorisation du bilan de Natixis et lui avaient conseillé de passer entre 4 et 5 milliards d'euros de provisions. Dominique Ferrero avait refusé, sous peine de plonger les comptes dans le rouge. Dernier axe majeur, l'évolution du périmètre de Natixis. Là encore, l'équation est difficile à résoudre. Les cessions permettraient de réaliser des plus-values, mais amputeraient Natixis de revenus récurrents. Lors de son audition à l'Assemblée, François Pérol avait assuré que Coface, souvent cité comme cessible, resterait chez Natixis. En revanche, Natixis Assurances pourrait revenir un jour sur le marché. M. Pe.
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