La Fed garde son arsenal de mesures anticrise

La Réserve fédérale américaine avait vu venir le vent mauvais dès sa réunion du 18 mars et pris par anticipation les mesures qui ne semblaient pas encore s'imposer alors. C'est donc sans surprise qu'hier, à l'issue du troisième de ses huit conseils annuels, la Fed a maintenu son arsenal de mesures de soutien à l'économie et au marché du crédit, sans ajouter de mesures anti­crise non conventionnelles supplémentaires. Il faut dire que les marges de man?uvre des sages du FOMC, le bras séculier de la Fed hyperactif depuis plus d'un an, sont désormais réduites à la portion congrue.Après avoir ramené son taux directeur à un niveau voisin de zéro ? dans une fourchette de 0 % à 0,25 % ? à la mi-décembre, la banque centrale de Washington avait pris les opérateurs des marchés par surprise en mars en annonçant un programme gargantuesque d'achats de 300 milliards de dollars de titres de la dette publique américaine et un doublement, à 1.250 milliards de dollars, de son programme d'achats de titres hypothécaires, tout en portant de 100 à 200 milliards le programme d'achats d'obligations des agences hypothécaires. Pour Jean-Louis Mourier et Christian Parisot, les économistes d'Aurel BGC, le bilan de ce traitement de choc est pour l'instant mitigé. La crise bancaire est loin d'être terminée et la distribution de crédit continue à ralentir. Sur le marché obligataire, c'est clairement un échec. L'objectif de la Fed était d'obtenir une détente des rendements à long terme, le segment de la courbe sur lequel se finance la majeure partie de l'économie. Or le taux des T-notes ? les emprunts d'État à 10 ans ? est aujourd'hui supérieur au niveau qui prévalait à l'annonce du plan de la Fed. Hier, il se négociait au-dessus de 3 % après avoir touché un point bas à 2,46 % au lendemain de la précédente réunion de la Fed. En revanche, sur le marché de l'immobilier résidentiel, les premiers frémissements d'une sortie de crise se multiplient.garder patienceEnfin, sur le front de l'économie réelle, quelques bourgeons ? les « green shoots » évoquées par Ben Bernanke ? commencent à renaître, même si le PIB des États-Unis au premier trimestre diffusé hier a donné des frissons aux économistes. Il s'est contracté de 6,1 % en rythme annualisé, une contre-performance encore obscurcie par une contribution particulièrement négative de l'investissement, malgré le redémarrage de la consommation. Les plus optimistes soulignent qu'il s'agit d'un chiffre du passé et qu'il convient désormais de se concentrer sur les statistiques du deuxième trimestre, la première d'entre elles ? la confiance des consommateurs américains compilée par le Conference Board ? ayant apporté mardi une lueur de réconfort, l'indice remontant de 26,9 en mars à 39,2 en avril. Ceux qui attendaient de la Fed qu'elle fournisse les premières indications d'une politique de sortie de crise ? de stratégie d'exit ? devront prendre patience. Les observateurs s'accordent à penser que le taux cible des fonds fédéraux de la Fed restera proche de zéro pendant une période prolongée, d'environ deux ans, tout en réclamant une communication plus explicite. n245 milliards Texte de base sur deux ou trois lignes maximum.
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