« Les États-Unis doivent faire plus pour sauver le climat »

Vous revenez de deux jours de réunion des principaux pays à Washington. Votre bilan ?« La Maison-Blanche a montré au cours de ce Forum des grandes économies (FME) l'importance qu'elle accorde désormais à la question du climat. Le président Obama a conclu nos discussions. Ce Forum n'est pas en compétition avec la négociation sur le climat menée dans le cadre de l'ONU et s'intègre donc à ce processus qui doit conduire à un nouvel accord sur le climat en décembre à Copenhague. Compte tenu de son format restreint, le FME permet de mieux comprendre les problématiques des uns et des autres. Nous reprendrons le dialogue à ce format dès les 26 et 27 mai à Paris. »Les États-Unis vont-ils adopter des objectifs de réduction des rejets de CO2 à la hauteur de leur puissance ?« Tout le monde s'est félicité du retour des États-Unis dans la négociation et d'un dialogue constructif. Mais pour les pays émergents, les États-Unis ne peuvent pas se contenter de ramener leurs émissions de CO2 en 2020 au niveau de 1990, comme l'a avancé le président Obama. Il serait difficile de comprendre que ceux qui émettent le plus de CO2 par habitant n'en fassent pas plus pour sauver le climat. Pour l'Europe et les grands émergents, il faut s'en tenir à la feuille de route tracée lors de la conférence de l'ONU à Bali (2007). Elle prévoit d'agir contre le réchauffement sur la base de nos connaissances scientifiques. Cela signifie que les pays riches doivent réduire de 25 % à 40 % leurs émissions de CO2 d'ici à 2020 par rapport à 1990. La responsabilité des pays face au défi climatique est commune mais différenciée. »La proposition de loi Waxman sur le plafonnement des émissions est-elle en bonne voie au Congrès ?« La discussion au sein de la commission énergie n'est pas simple. Mais ce qui me frappe c'est que cette proposition reviendrait, si elle est adoptée, à une réduction des émissions de CO2 aux États-Unis d'à peine 5 % à 6 % par rapport à 1990. Cela risque d'être insuffisant, notamment au regard des pays émergents. »L'Europe reste la seule à afficher ses objectifs de diminution des émissions ?« En décembre l'Europe a pris l'engagement de réduire ses rejets de 20 % d'ici à 2020 par rapport à 1990, et même 30 % si un accord international est trouvé. Cet engagement est aujourd'hui devenu le cadre des discussions internationales. » Propos recueillis par Laurent Chemineau
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