L'économie mexicaine dans la tourmente

L'activité du Mexique, foyer de l'épidémie de la grippe porcine, tourne au ralenti depuis que les autorités ont durci les mesures pour prévenir une contagion qui a fait mardi 159 morts suspectes et près de 2.498 personnes touchées. Au total, 49 cas ont été confirmés et 776 toujours hospitalisés. Avant même que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ait décidé lundi dernier de porter au niveau 4 l'alerte au risque de pandémie sur une échelle de 6, le gouvernement a fermé les écoles et suspendu les manifestations publiques sur tout le territoire jusqu'au 6 mai. Si le nombre de victimes infectées semble baisser, la crise sanitaire affecte une économie déjà en récession.Lundi, la Bourse du Mexique a affiché une contraction de 3,34 %, doublée d'une chute de 4,75 % du peso face au billet vert. La fermeture spontanée de la plupart des commerces et prestataires de service a entraîné une baisse de 60 % de l'activité dans la capitale, soit une perte de plus de 40 millions d'euros par jour, selon le Secrétariat du développement économique de la ville. La décision du maire de Mexico d'interdire l'ouverture de 35.000 restaurants n'a rien arrangé.Autre secteur touché?: l'élevage porcin. « La simple expression de ?grippe porcine? a provoqué une baisse de 80 % des ventes », déplore Francisco Quintana Damian, de l'Organisation porcine nationale, avant de préciser que la Chine a suspendu ses importations de porc. Sans parler de l'effondrement de l'activité touristique, secteur clé de l'économie. « Si la crise dure six semaines, le PIB perdra un point et de nombreux investisseurs », s'alarme Eduardo Gonzalez, analyste de la banque Banamex.crainte de pénuriePour calmer les esprits, le ministre de la Santé, José Angel Cordova, répète que le nombre de personnes infectées diminue alors que son homologue du travail, Javier Lozano, rejette une possible fermeture des entreprises. « Il faut promouvoir le télé travail des salariés, éviter les réunions, susceptibles de diffuser le virus », martèle-t-il. Message reçu du côté des groupes français, Alstom ou Axa, qui incitent leurs salariés à travailler à domicile. « Pas de panique, l'ambiance est sereine dans les bureaux », assure Max Brassart, président de la chambre de commerce franco-mexicaine. De son côté, le laboratoire Sanofi-Aventis a pris des mesures particulières pour ses expatriés. « Nous avons proposé à ceux qui le souhaitent de rentrer en France avec leurs familles », a confirmé hier à « La Tribune » le directeur général du laboratoire, Chris Viehbacher. Quant au maire de Mexico, il vient d'annoncer un fonds de 11 millions de dollars, destiné aux commerces touchés par la suspension d'activité. Les gérants de supermarchés, eux, se frottent les mains?: leurs magasins sont pris d'assaut par les habitants craignant des pénuries. Mardi, l'OMS et la mairie de Mexico ont annoncé conjointement que la contagion pourrait durer plusieurs semaines. n
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