Arrivée surprise du FSI au capital de Gemalto

On n'attendait pas vraiment le Fonds stratégique d'investissement (FSI) dans une entreprise financièrement saine, leader mondial et positionnée sur un marché en croissance. Le fonds souverain français a annoncé hier avoir pris 8 % du capital de Gemalto pour près de 160 millions d'euros. S'il est vrai que jusqu'ici le FSI a surtout investi dans des entreprises de secteurs touchés par la crise (automobile, aéronautique), ce fonds, créé cet hiver et détenu à 51 % par la Caisse des dépôts et à 49 % par l'État, a aussi vocation à investir dans les secteurs porteurs. « Notre mission n'est pas défensive, mais offensive », justifie Gilles Michel, le directeur général du FSI. Gemalto, a effectivement eu un passage difficile, après sa naissance il y a trois ans, de la fusion d'Axalto et de Gemplus. Mais aujourd'hui, le français, leader mondial des systèmes de sécurité (puces de cartes bancaires, cartes SIM de mobiles, passeports électroniques, etc.) est dans un cycle de croissance. Le groupe, dirigé par Olivier Piou (lire ci-dessous), a dégagé l'an dernier un bénéfice net de 153 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 1,68 milliard.« Comme tous les fonds, nous recherchons des investissements rentables », explique Gilles Michel, qui précise les critères du FSI : l'aspect stratégique de l'entreprise, sa capacité à tirer le secteur et à renforcer la compétitivité économique du pays. Le FSI entre dans Gemalto à l'occasion de la sortie partielle de Texas Pacific Group (TPG), le fonds d'investissement américain, qui était venu au secours de Gemplus depuis quelques années. TPG détenait 14,5 % de Gemalto au travers de deux fonds, l'un, qui portait 8 %, arrivait bientôt à échéance, et l'autre (6,5 %) est censé durer jusqu'en 2014. Ce désengagement programmé du premier actionnaire de l'entreprise aurait pu être une source d'instabilité. « La façon dont nous entrons au capital stabilise et renforce la sociét頻, estime le directeur général du FSI, dont le conseil d'administration a voté l'investissement puisqu'il dépasse les 100 millions d'euros.Le fonds public, qui sera représenté au conseil d'administration de Gemalto, annonce qu'il soutiendra, au besoin par un nouvel investissement, le développement du champion français. « Bonne nouvelle », se réjouit Olivier Piou, même si aucune acquisition majeure n'est d'actualité.
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