Promesse de campagne de Nicolas Sarkozy? et de Ségolène Royal, le revenu de solidarité active (RSA) voit enfin le jour le 1er juin. Innovation sociale très efficace de lutte contre la pauvreté pour ses partisans, dispositif pouvant générer de la précarité pour ses rares détracteurs, le RSA n'a guère suscité, au moment de sa genèse, de guerre ou de querelles entre la droite et la gauche. Il a même bénéficié d'une abstention bienveillante du Parti socialiste lors de son adoption au Parlement. Et pour cause. Le père du RSA n'est autre que Martin Hirsch, homme de gauche et défenseur des plus vulnérables. Difficile également de critiquer un dispositif qui vise à corriger les défauts du défunt RMI, en permettant aux allocataires de ne pas perdre d'argent s'ils reprennent un travail et qui améliore la situation financière des travailleurs pauvres, nombreux dans le pays. Jusqu'à son financement ? une contribution de 1,1 % de sur les revenus du capital et de l'épargne ? qui se révèle finalement assez consensuel, même si certains parlementaires de gauche ont bataillé, sans succès, pour que les bénéficiaires du bouclier fiscal soient assujettis à cette taxe. Seul reproche peut-être : le RSA n'est pas versé aux moins de 25 ans, sauf s'ils ont charge de famille.quatre ans de travailEn tout cas, Martin Hirsch, entré dans un gouvernement de droite ? ce que certains lui ont vivement reproché ? pour mettre en place le RSA dont il rêvait depuis quatre ans, a réussi son pari. Reste maintenant à voir si le RSA, qui a été expérimenté avec des résultats globalement positifs dans un tiers des départements, ne connaîtra pas de couacs. Si la mauvaise conjoncture économique rappelle l'importance de ce type de dispositif pour amortir le choc, elle devrait également rendre les choses plus difficiles pour les bénéficiaires du RSA en quête d'un emploi.

latribune.fr

12 Juin 2009, 1:36

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