Les énarques snobent l'Inspection des finances

dministrationFrançois Pérol aux Caisses d'Épargne-Banques Populaires, Stéphane Richard à France Télécome;lécom , Frédéric Oudéa à la Société Généralecute; Générale, Frédéric Lemoine chez Wendel : ces dernières semaines, les inspecteurs des finances n'ont pas fait mentir leur réputation de truster les beaux postes du business tricolore.Et pourtant, l'image de la prestigieuse institution vient d'en prendre un coup. Contrairement à l'an dernier, les trois meilleurs élèves de l'ENA (école nationale d'administration) viennent en effet de choisir le Conseil d'État plutôt que l'inspection des finances. Est-ce la conséquence de la crise qui, là aussi, rejaillit sur les métiers de la finance ? L'inspection a dû se contenter d'attirer les 4e, 5e et 7e énarques sortis dans « la botte »? Le gouvernement ayant décidé cet hiver la suppression du fameux classement de sortie de l'ENA, l'inspection des finances ne peut plus miser que sur la promotion qui sortira de l'école en avril prochain pour se « venger » de cet affront sur le Conseil d'État.En tout cas, Jean Bassères, le patron de l'inspection, est bien décidé à faire savoir que le corps n'est pas sclérosé. Pour le prouver, il va diffuser dans les prochains jours son dernier rapport d'activité à une brochette de « décideurs » et de responsables politiques. Il veut en particulier démontrer que l'inspection des finances n'est pas aussi fermée sur elle-même qu'on le dit volontiers. Les recrutements extérieurs ? mobilité de fonctionnaires d'autres services, contractuels venant du privé, tour extérieur ? représentent un quart du corps contre 6 % il y a dix ans. « Aujourd'hui, la moitié des effectifs n'est pas issue de l'ENA », rappelle Jean Bassères. « Les RH du corps sont désormais gérées par une consultante venue du priv頻, insiste-t-il. Mais il faut bien aussi trouver du sang neuf pour compenser « l'évaporation » naturelle des effectifs : 40 % des 250 inspecteurs et inspecteurs généraux ne sont pas en poste dans le corps mais dans des cabinets ministériels, des entreprises publiques ou des groupes privés. Après quatre ans de présence obligatoire dans le corps (la « tournée » comme on appelle cette période dans le jargon maison), près d'un quart des jeunes inspecteurs rejoint le privé?compétencesAvec la relance de la révision générale des politiques publiques (RGPP) annoncée pour cet été par Bercy, l'inspection des finances, qui a réalisé une centaine d'enquêtes en 2008, espère apporter la preuve de ses compétences. Le gouvernement vient d'ailleurs de lui demander un rapport sur l'évaluation de l'Agence française du développement (AFD) et un autre sur Voies navigables de France (VNF). Après avoir piloté 14 des 21 audits de modernisation des services publics engagés en 2008, l'inspection devrait également truster les prochains. Patrick Coquidé . « Aujourd'hui, la moitié des effectifs n'est pas issue de l'ENA. »
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