Total devance la loi sur la séquestration du CO2

environnement« Illégal ». L'autorisation qu'a délivrée, hier, le gouvernement au pétrolier Total, d'enfouir 120.000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans les poches géologiques désormais vides de l'ancien gisement de gaz naturel de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, provoque une vive réaction des écologistes. « Aucune loi n'autorise la capture et le stockage de carbone en France », proteste Arnaud Gossement, juriste et porte-parole de France Nature Environnement (FNE). De fait, le projet de loi Grenelle 2, qui prévoit en effet d'autoriser les expériences d'enfouissement industriel de carbone, ne devrait pas être examiné par le Parlement avant l'automne. Avec FNE, plusieurs associations écologistes s'apprêtent à saisir la justice.le protocole de KyotoC'est la première fois en France qu'une expérience de capture et séquestration du carbone (CSC), selon l'appellation technique officielle, va être menée. Ce procédé, dont la seule expérience grandeur nature en Europe a cours en Suède, est présenté par ses partisans comme le moyen de réduire la pollution engendrée par les centaines de centrales thermiques fonctionnant aux énergies fossiles (charbon, gaz, fuel), réputées très émettrices et dont le CO2 est rejeté dans l'atmosphère. Dans le cadre des pourparlers préparatoires à la conférence de Copenhague, qui se tiendra à la fin de l'année afin de prolonger le protocole de Kyoto, il est d'ailleurs question de rendre la CSC obligatoire pour chaque centrale thermique. Elle est pourtant loin d'avoir été validée scientifiquement. Des études, recherches et expériences sont en cours, mais il n'existe pas encore de consensus scientifique probant qui en démontre l'innocuité. « Aucune expertise indépendante et contradictoire n'a été financée sur ce sujet », affirment les écologistes. Le CO2, présent naturellement dans l'atmosphère, n'est cependant pas sans danger. En 1986, au Cameroun, à la suite d'un phénomène naturel d'accumulation d'une poche de CO2 au fond du lac Nyos, plus de 1.800 personnes sont mortes en conséquence de la remontée subite de la bulle à la surface. Rémy JaninCe procédé est présenté par ses partisans comme le moyen de réduire la pollution.
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