Pentecôte  : la dépendance

olidaritéIl n'y a plus de polémique autour de la journée de solidarité. Lundi 1er juin, lundi de Pentecôte, est redevenu férié. Les règles du jeu ont été modifiées par la loi l'an dernier : la journée de solidarité, une journée de travail supplémentaire par an non rémunérée en faveur des personnes âgées et des handicapés, est désormais à la carte pour les entreprises. Certaines ont choisi de supprimer un jour de congé ou de RTT, d'autres de garder le lundi de Pentecôte travaillé, le jour initialement imposé à tous les salariés. L'argent économisé par les employeurs et versé sous forme de contribution à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) rapportera cette année 2,24 milliards d'euros.des milliers d'emploisLa polémique s'est toutefois déplacée sur les insuffisances du financement de la dépendance. « D'un côté, la CNSA ne dépense pas tous les crédits qu'elle reçoit ; de l'autre, il manque de l'ordre de 6 milliards d'euros par an pour créer des dizaines de milliers de places pour les personnes âgées dépendantes et pour doubler le nombre de professionnels qui les encadrent. Ce qui signifie créer 300.000 à 400.000 emplois », souligne Pascal Champvert, président de l'AD-PA, qui regroupe les directeurs de maisons de retraite et de services à domicile. Ce dernier estime qu'en 2007 et 2008 quelque 460 millions d'euros non dépensés par la Caisse de solidarité ont été réaffectés sur les budgets de l'année suivante. Reste à comprendre pourquoi la CNSA affiche chaque année des excédents alors que le secteur est sous-financé et qu'en 2007 on recensait 36.000 demandes non satisfaites de places pour des personnes âgées. La secrétaire d'État à la Solidarité, Valérie Létard, fait valoir qu'il faut au minimum deux ans pour construire une maison de retraite. Le circuit du financement est très lourd pour mieux répartir les établissements sur le territoire (les inégalités d'équipement vont de 1 à 4 d'un département à l'autre). Pascal Champvert estime que « l'essentiel des excédents aurait dû être affecté à des créations d'emplois ». Pour faire la lumière sur ces excédents, le gouvernement a commandé un rapport aux services d'inspection Igas et IGF. Quant au financement, le ministre du Travail, Brice Hortefeux, évalue les besoins à 1,8 milliard et prévoit que le projet de loi sur la dépendance, repoussé à de nombreuses reprises, sera discuté au début de 2010.
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