58.500 chômeurs de plus en avril

En apparence, les chiffres du chômage d'avril, dévoilés hier, sont dans la droite ligne de la série noire enregistrée depuis l'automne. Avec 58.500 demandeurs d'emploi supplémentaires de catégorie A (sans emploi et en recherchant activement un), la hausse est de 2,4 % par rapport au mois de mars et de 24,6 % sur un an. La barre des 2,5 millions est franchie. Et les jeunes sont toujours les premières victimes de la dégradation du marché du travail, avec une progression de 4,6 % sur un mois.Deux nouveautés cependant. Tout d'abord, le rythme de la hausse s'infléchit légèrement par rapport aux premiers mois de l'année 2009 (+ 79.900 entre janvier et février, + 63.400 entre février et mars). Surtout, les motifs d'inscription sont profondément modifiés : les fins de mission d'intérim diminuent fortement (? 5,4 % sur un mois, contre ? 1,3 % en mars) et les fins de CDD se tassent (+ 0,1 %, contre + 1,9 % en mars). Les inscriptions pour licenciements économiques sont également en reflux (+ 0,4 %, contre + 11,9 %).Reste à savoir s'il s'agit d'une inflexion durable ou d'une simple pause avant une nouvelle vague de plans sociaux. Les yeux sont désormais rivés sur l'évolution de la courbe dans les prochains mois. Hier, sur Europe 1, François Fillon a averti que la hausse du chômage va « se poursuivre tout au long de l'année 2009 et sans doute encore un peu au début de l'année 2010 ». Geoffroy Roux de Bézieux, le président (Medef) de l'Unedic, s'est montré plus nuancé. Le régime d'assurance chômage a publié, mardi, des prévisions tablant sur 639.000 demandeurs d'emploi supplémentaires en 2009 avec un recul du PIB de 3 %. « On a déjà eu 245.000 inscriptions supplémentaires en trois mois [?]. Avec ? 3 % de PIB, on devrait voir un ralentissement des inscriptions à partir de juin-juillet », a souligné Geoffroy Roux de Bézieux sur BFM.Les syndicats sont, eux, suffisamment inquiets pour avoir demandé que l'indemnisation du chômage figure au menu de la négociation interprofessionnelle sur l'emploi en période de crise qui doit s'ouvrir le 10 juin. Il ne s'agit pas de remettre tout le système à plat alors qu'une nouvelle convention a été négociée aux forceps en décembre, mais de se pencher sur les chômeurs qui arrivent en fin de droits. « On estime à un million le nombre de personnes qui risquent de basculer vers l'Allocation spécifique de solidarité ou de ne plus rien avoir », alerte Stéphane Lardy, de FO. « On peut imaginer un prolongement de l'indemnisation, qui ne serait pas forcément pris en charge par l'Unedic, mais peut-être aussi par l'État », ajoute Gabrielle Simon, de la CFTC. Reste à savoir si les uns et les autres sont prêts à accroître des déficits déjà fort conséquents. nLes jeunes sont toujours les premières victimes de la dégradation du marché du travail.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.