L'est de l'Allemagne résiste mieux que l'ouest à la montée du chômage

conjonctureLa poussée de chômage outre-Rhin a marqué une pause en mai. Le taux de chômage a même reculé de 8,6 % à 8,2 % et le nombre de demandeurs d'emploi a reculé de 126.770 personnes en un mois, à 3,458 millions. Mais si ces chiffres sont plutôt considérés par les économistes comme un répit saisonnier qui ne présage pas d'une amélioration durable, ils ont confirmé une tendance : l'excellente résistance de l'est de l'Allemagne.Certes, le taux de chômage des « nouveaux Länder » reste, à 13,2 % de la population active, supérieur de 6,2 points à la moyenne de l'ouest du pays. Ce taux se dégrade depuis quelques mois : en novembre dernier, il n'était qu'à 12,8 %. Mais la crise semble clairement moins rude pour l'emploi dans les régions orientales. Sur un an, le taux de chômage de l'ex-RDA est ainsi encore en recul d'un dixième de point, alors qu'il a progressé d'un demi-point de l'autre côté de l'ex-rideau de fer. La baisse est même très sensible dans les Länder les plus pauvres, comme le Mecklembourg, où la baisse sur un an est de 0,7 point. À l'inverse, les opulents Länder du Sud-Ouest sont touchés de plein fouet par le chômage, qui a progressé de 0,6 point en un an en Bavière et de 1 point en Bade-Wurtemberg.Comment expliquer ce phénomène ? Pour Ulrich Brautzsch, expert à l'institut économique IWH de Halle, « l'emploi de l'Est n'est pas aussi dépendant des exportations que celui de l'Ouest, il est donc moins fortement touché par la chute de la demande mondiale ». Autre élément avancé par l'économiste : « les grands centres financiers se trouvent à l'Ouest, et ce sont eux qui ont principalement été frappés par les restructurations ». Et si certaines régions, les plus industrialisées comme la Saxe, souffrent aussi, compte tenu de leurs liens avec les industries de l'Ouest, l'économie de l'ex-RDA demeure plus à l'abri de la crise que celle de l'Ouest.avantage relatifCependant, au-delà de ces raisons conjoncturelles, Ulrich Brautzsch souligne également une tendance structurelle qui joue « favorablement » sur le taux de chômage de l'Est : « La population active y recule. Faute d'offres d'emplois sur place, beaucoup vont tenter leur chance à l'Ouest. » Et l'expert de conclure : « la détérioration du marché de l'emploi à l'Est va, du coup, rester moins forte qu'à l'Ouest ». Un avantage relatif qui n'est pas pour autant le signe d'un dynamisme retrouvé des « nouveaux Länder ». nLa baisse de la population active de l'Est joue égalementsur les chiffres.
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