« La chanson du dimanche » dans les bacs

musiqueArmés d'une guitare acoustique, d'un synthé et de jeux de mots à foison, Clément Marchand et Alexandre Castagnetti font partie de ceux qui, à l'instar du gagman Rémi Gaillard, ont émergé grâce au Web. L'un est prof de maths et l'autre scénariste. Depuis 2007, ces deux trentenaires aux faux airs de Julien Doré offrent chaque dimanche sur leur site (www.lachansondudimanche.com) des chansons humoristiques liées à l'actualité et aux faits de société. Très vite, ils créent le « buzz ». Les internautes en redemandent et s'échangent leurs vidéos à travers des réseaux sociaux comme My- space ou Facebook. Youtube et Dailymotion font le reste. De « Petit Cheminot » à « O Barack » en passant par « Comme un lundi », leurs ritournelles se caractérisent par des refrains entêtants et une musique minimaliste. On retrouve sur ce premier album sorti en mars plusieurs de leurs tubes, réor- chestrés pour l'occasion. reggae lightAllergiques au kitsch typique des années 1980, abstenez-vous ! Dans la lignée musicale du provocateur Didier Super, boîtes à rythmes et claviers Bontempi sont monnaie courante. Mais le sourire et le dynamisme communicatifs du duo, comme sur la bien-nommée « Bonne Humeur », l'emportent. Les paroles sont souvent absurdes et cultivent le non-sens. Qu'on adhère ou pas, « la Chanson du dimanche » n'a qu'un seul credo, faire rire tout en faisant (un peu) réfléchir, voire grincer des dents. Que ce soit les pubs pour les SMS surtaxés, les OGM, ou encore le pouvoir d'achat, Clément et Alexandre parlent de tout et de n'importe quoi, pourvu que ce soit dans l'air du temps. S'ils font mouche sur une « Standing Ovation » brocardant la réception princière de Kadhafi par l'Élysée, on reste plus dubitatif à l'écoute de « Coca Light » et son reggae qui l'est tout autant, ou de la très people et facile « Nicolas et Rachida ». Bref, ce premier album reste agréable et entraînant mais il risque au bout d'un moment de lasser. Un disque dispensable donc, d'autant que les chansons déjà présentes sur leur site Internet suffisent pour découvrir leur univers.Jérôme Béalès« Plante un arbre », Mercury, 15 euros (prix public conseillé).
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