Les laboratoires pharmaceutiques adaptent leur recherche pour davantage d'efficacité

Après la production et les visiteurs médicaux, les laboratoires pharmaceutiques s'attaquent à la réorganisation de leur recherche et développement (R&D). Les dirigeants de l'américain Wyeth ont annoncé hier vouloir diviser par deux le nombre de leurs projets de recherche, pour se concentrer sur six aires thérapeutiques et vingt-sept maladies. Le laboratoire menait jusque-là des recherches sur près d'une soixantaine de pathologies? Ces évolutions sont destinées à s'adapter à l'«?environnement de marché en évolution rapide », a expliqué le responsable de la recherche de Wyeth, Mikael Dolsten. Sous-entendu, le labo doit s'adapter à la montée des génériques et aux exigences toujours plus fortes des autorités sanitaires.Ces déclarations font suite à des annonces similaires, début octobre, de la part du leader mondial Pfizer. Le groupe se focalisera également sur six aires thérapeutiques, abandonnant au passage ses recherches sur les maladies cardio-vasculaires ou le cholestérol. Or le laboratoire est le plus gros investisseur mondial en R&D du secteur, avec un budget de 8,1 milliards de dollars (6 milliards d'euros) en 2007, soit 16 % du chiffre d'affaires. Ces réorganisations ne sont pas nouvelles. Le britannique GlaxoSmithKline a été l'un des premiers à structurer sa recherche en unités plus petites et plus réactives, avec un objectif?: améliorer la productivité de la R&D. Chez Pfizer toujours, 3.000 postes ont déjà été supprimés l'an dernier en R&D.réorganisationsMais les échéances de fin de brevet des blockbusters, ces médicaments de plus de 1 milliard d'euros de ventes, nécessitent visiblement une accélération de la cadence. L'anticholestérol Lipitor, qui rapporte à Pfizer 40 % de ses revenus (12 milliards de dollars ou 8,9 milliards d'euros l'an dernier), perdra son brevet dans trois ans, en 2011. Et, malgré les dépenses croissantes des laboratoires, les médicaments qui prendront le relais se font attendre. « En dix ans, le nombre de molécules autorisées sur le marché a baissé de près de 30 % alors que les budgets de R&D de l'industrie ont doubl頻, rappelaient les experts du cabinet PricewaterhouseCoopers dans une étude le mois dernier.Pour l'heure, les dirigeants de Pfizer et Wyeth assurent que ces réorganisations n'entraîneront pas de nouvelles suppressions de postes. Mais, en interne, les salariés n'y croient guère. « Il y aura a minima des redéploiements d'effectifs selon les aires thérapeutiques conservées », s'inquiète-t-on en interne.AUDREY TONNELIER
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