Belém peste contre la crise « venue du Nord »

En choisissant Belém, l'une des capitales de l'Amazonie brésilienne, comme siège de la neuvième édition du Forum social mondial, les organisateurs ont voulu inaugurer une nouvelle ère. Pour la première fois, la rencontre altermondialiste devait se concentrer sur le changement climatique, la biodiversité, la préservation de l'Amazonie et les droits des indigènes. La crise écono­mique planétaire a bousculé le programme. Aux tradi­tionnels représentants des mouvements sociaux, des ONG et autres universitaires se sont ajoutés cinq invités de marque?: le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le Vénézuélien Hugo ­Chavez, le Bolivien Evo Morales, l'Équatorien Rafael Correa et le Paraguayen Fernando Lugo, les chefs d'État les plus à gauche d'Amérique latine. Il y a quelques années, les représentants de ces pays se rendaient à Davos. En 2003, un mois après son élection, Lula s'était plié à la tradition pour assurer sur place qu'il n'appliquerait pas de politique « hétérodoxe ». Cette année, le président brésilien a ostensiblement boycotté Davos et laissé éclater sa colère contre les « décideurs », devant une foule de 8.000 personnes. « Cette crise n'a pas été provoquée par le socialisme bolivarien de Hugo Chavez, ni par la nouvelle Constitution d'Evo Morales. Elle est née parce que dans les années 80 et 90, ils ont décidé que l'État était inutile et que le ?Dieu marché? allait développer les pays et apporter la justice sociale. Mais ce ?Dieu marché? a fait faillite », a-t-il déclaré sous un tonnerre d'applaudissements. Lula a critiqué la Banque mondiale et le Fonds monétaire international « qui ont toujours une opinion sur nos pays, à croire qu'ils sont infaillibles, et nous, incompétents ». Les cinq chefs d'État ont annoncé qu'ils ne répondraient pas à cette crise « venue du Nord » avec des coupes sombres? dans les budgets sociaux. Mais ils veulent y voir une chance pour un « autre développement ». Le président équatorien Rafael Correa a insisté sur la nécessité de ne pas appliquer le « socialisme traditionnel qui a montré ses limites en termes d'efficacité et qui, comme le ­capitalisme, restait fondé sur le tout consommation ». Se référant à l'héritage indigène, il s'est fait le chantre d'une économie plus respectueuse de la nature. Plus conventionnel, Lula a exigé une refonte urgente du système financier mondial, dès le 2 avril, qui réunira les pays du G20. « Il est nécessaire que les marchés financiers soient sous contrôle, ils doivent refléter la production, le travail, et pas la spéculation », a-t-il conclu. Traditionnellement rétifs à l'intervention de chefs d'État, les organisateurs du Forum social mondial veulent y voir « une marque de reconnaissance, en parti­culier le fait d'être préféré à Davos ». Ils se disent étonnés par le nombre de participants au Forum, plus de 100.000 personnes. « Du fait de l'éloignement de Belém et de la crise, nous attendions beaucoup moins. Mais peut-être que c'est justement la crise qui pousse tout le monde à venir respirer un autre air ici », ­observe l'un d'eux. Virginie Mairet, à Belémmerci de confirmer, coupes sombres= coupes partielles donc peu importantes?; coupes claires?: importante

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