Jean-Michel Houry, le « chevalier blanc » de G4S France

Revoilà Jean-Michel Houry ! Il était sonné après son départ fracassant, en 2006, de la présidence de Brink's en Europe, pour divergences sur la stratégie avec l'actionnaire américain. En ce début 2009, il ne lui aura pas fallu plus de 48 heures pour rassembler une dizaine d'actionnaires amis pour reprendre G4S France, numéro deux de la surveillance humaine derrière Securitas. Jusqu'ici filiale du britannique G4S, la société n'avait plus de management depuis deux ans. Elle rassemble plus de 7.000 collaborateurs, réalise un chiffre d'affaires de 210 millions d'euros, dont 185 millions dans la surveillance humaine et 25 millions dans l'aéroportuaire. Elle s'appellera désormais Neo Security.méthodes directesJean-Michel Houry était le patron de Brink's France quand a éclaté la grande grève du transport de fonds en 2000. La profession enregistrait une douzaine de morts par balles. Il travaillera avec le ministre des Transports de l'époque, Jean-Claude Gayssot, et le Premier ministre Lionel Jospin, et plus tard avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour sécuriser la profession et revaloriser le positionnement des transporteurs de fonds. « Il n'y avait aucune protection, les banques avaient externalisé le risque. Il fallait sécuriser les fourgons et les accès. J'ai inventé la notion de prime de risque, engagé un bras de fer avec les banques, négocié avec les pouvoirs publics », souligne-t-il. Après huit ans de « lune de miel » avec les actionnaires américains, tombe la loi Sarbanes-Oxley, rendant les membres des conseils d'administration responsables civilement et pénalement dans les entreprises. « Les actionnaires de la Brink's avaient une attitude hyper frileuse et hyper conservatrice. J'avais une stratégie d'expansion forte », explique-t-il.Jean-Michel Houry avait auparavant quitté, toujours pour divergences sur la stratégie, IBM puis Sensormatic (portiques de sécurité), dont il fut président Europe. Ce diplômé de l'ESCP (où il était avec Jean-Pierre Raffarin et Michel Barnier) de 59 ans « veut des résultats rapides ». Sinon, il se sent frustré. « Je suis très sensible », confie cet amateur de volley-ball et de rugby, qui considère que « la confrontation musculaire amène au respect ». Dans sa « guerre » contre la Brink's, il a « dû sortir sa boîte à gifles afin d'obtenir ce qui était juste ». Sa seule frustration, il lui manquait deux ans pour mener à bien son projet?
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