Bercy intensifie la lutte contre l'évasion fiscale

fraudeLa création, au printemps, d'un guichet de régularisation à l'usage des fraudeurs fiscaux n'a, à l'évidence, pas donné les résultats escomptés. Cette cellule n'a instruit à ce jour que 200 dossiers, procédé à 20 régularisations et 80 autres sont en cours de traitement. Du coup, soucieux des déficits abyssaux qui affectent ses comptes et devant la manne que représente l'évasion fiscale ? on évoque des chiffres de plusieurs dizaines de milliards d'euros ?, le gouvernement intensifie sa lutte contre ce phénomène. 3 milliards d'euros« Nous avons récupéré les noms de 3.000 contribuables détenteurs de comptes dans les banques suisses, dont une partie correspond très probablement à de l'évasion fiscale », a révélé, hier, le ministre du Budget, Éric Woerth, dans un entretien au « Journal du dimanche ». « Ces comptes sont ouverts dans trois banques et représentent des avoirs à hauteur de 3 milliards d'euros. C'est la première fois que nous avons ce type d'informations précises, avec les noms, les numéros de comptes et les montants en dépôt », a-t-il assuré. « Deux établissements bancaires nous ont fourni spontanément un certain nombre de noms de leurs clients qui ont ouvert des comptes (en Suisse) sans le déclarer au fisc », a-t-il renchéri hier sur RTL. L'autre partie de la liste a été obtenue auprès d'informateurs non anonymes et non rémunérés, a précisé le ministre.Bien décidé à récupérer un maximum de cet argent, « le gouvernement français a décidé de passer à la vitesse supérieure », a expliqué Éric Woerth, qui va aussi convoquer prochainement les banques installées en France pour leur demander les noms des personnes ayant viré de l'argent vers des paradis fiscaux. Pression supplémentaire, il a annoncé que la « cellule de régularisation » fermerait ses guichets le 31 décembre 2009. En attendant cette échéance, le gouvernement français a intérêt à préserver le mystère, car la Suisse abrite 327 banques alors que la liste ne porte que sur trois d'entre elles. De quoi élargir considérablement le nombre de contribuables qui, ne sachant s'ils figurent ou non sur la liste, seraient incités, dans le doute, à se signaler au fisc afin d'échapper au pire?
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