Barroso muscle son programme sur le social

commission européenneJosé Manuel Barroso, en lice pour un second mandat à la tête de la Commission européenne, n'est pas au bout de ses peines. Désigné officiellement avant les vacances d'été par les chefs d'État et de gouvernement, l'ancien Premier ministre portugais, dont le mandat s'achève le 31 octobre, va essayer de convaincre les eurodéputés de confirmer sa nomination lors de leur prochaine session par un vote le 16 septembre. C'est-à-dire avant le second référendum irlandais, prévu le 2 octobre. Car un vote à la majorité simple des députés présents, selon l'actuel traité de Nice, est plus facile à obtenir pour José Manuel Barroso qu'une majorité absolue des députés inscrits, exigée par le traité de Lisbonne. À ce stade, seuls les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) soutiennent un vote dès la mi-septembre. Les eurosceptiques britanniques, polonais et tchèques ont également fait savoir leur accord, mais l'actuel président de la Commission aimerait bien se passer d'un tel soutien encombrant. Et souhaite rassembler sur son nom « une solide majorité proeuropéenne ». Pour notamment amadouer les libéraux et une partie des socialistes, José Manuel Barroso enverra cette semaine les priorités de son programme pour les cinq prochaines années à tous les groupes politiques du Parlement européen avant de les rencontrer les 8 et 9 septembre. Il devrait surtout répondre à quelques exigences sensibles des libéraux et des socialistes, qui l'accusent d'avoir réagi tardivement à la crise financière et de se laisser dicter sa conduite par les grands États. Il musclerait ainsi son propos sur le social, l'emploi et la lutte contre la récession. « Le monde ne sera plus le même après cette crise », a-t-il par exemple déclaré la semaine dernière à Barcelone lors d'un forum économique. Et d'enchaîner : « Maintenant, la première préoccupation en Europe est le chômage. » « flexible »José Manuel Barroso a également indiqué que la Commission européenne se montrerait « flexible » sur la limite des 3 % du PIB que ne doivent pas dépasser les déficits publics des États membres. Bref, il fait tout pour plaire aux libéraux et aux socialistes. Sans oublier les Verts, car il entend aussi capitaliser sur son beau bilan dans le domaine environnemental, en réponse au principal animateur du front anti-Barroso, Daniel Cohn-Bendit, qui plaide pour reporter le vote sur sa nomination au-delà de la ratification du traité de Lisbonne. Les présidents de groupe du Parlement décideront le 10 septembre si un vote est possible le 16 septembre, à Strasbourg. Mais la perspective des élections législatives en Allemagne, le 27 septembre, fait peser un risque sur ses chances d'être reconduit à la tête de la Commission. Le SPD pourrait être en effet tenté de durcir le ton contre lui, pour ne pas être accusé de voter comme la CDU à quelques jours des élections générales.
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