Les ministres au chevet des plans sociaux

C'est la mobilisation générale. Après le discours de Nicolas Sarkozy sur l'emploi, prononcé mardi à Rethel (Ardennes), les ministres, à tour de rôle, ont été priés d'aller sur le terrain pour assurer le service après-vente des mesures annoncées en faveur des salariés victimes de plans sociaux. Avant-hier, Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, a ainsi reçu à Bercy les syndicats du site de Renault de Sandouville et des représentants de l'entreprise pour faire le point sur les mesures qui seront proposées aux 1.500 salariés potentiellement concernés par le chômage partiel sur le site d'ici à la fin de l'année. Chacun d'eux se verra proposer une solution individualisée lui permettant de profiter, pendant une période de baisse d'activité transitoire, d'un quasi-maintien de sa rémunération et de bénéficier d'une formation. L'accompagnement de la mise en ?uvre de ces mesures a été confié au préfet de la région Haute-Normandie.Hier, c'était au tour de Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, d'aller à la rencontre des salariés de la Camif (numéro trois français de la vente par correspondance) à Niort (Deux-Sèvres), après la mise en liquidation de Camif Particuliers (780 salariés).ReclassementLe ministre a annoncé que « le Fonds national de revitalisation des territoires [Ndlr : que Nicolas Sarkozy a détaillé hier devant les préfets et les trésoriers payeurs régionaux] sera activé pour la première fois. Doté de 50 millions d'euros et financé à 50 % par l'État et à 50 % par la Caisse des dépôts, il servira à la réindustrialisation du territoire «à partir des projets pertinents proposés par les acteurs locaux», comme la bonification de prêts pour les PME, la recherche de repreneurs pour les entreprises en difficultés, etc. Il n'a cependant pas voulu chiffrer la somme allouée au bassin niortais. « L'État va mettre en place une plate-forme formation-emploi avec une cellule de reclassement pour les salariés », a-t-il également ajouté. Pour ce faire, l'État injectera 2 millions d'euros dans ce dispositif et assurera la coordination entre tous les partenaires, « y compris les collectivités locales si elles le souhaitent ».Autre mesure annoncée : la mise en place d'une « convention de reclassement personnalisé (CRP) avec 80 % du salaire brut pendant trois mois et 70 % pendant cinq mois ». Cette mesure, « déjà expérimentée sur certains bassins de vie, notamment dans le Jura, a donné de bons résultats », s'est félicité Luc Chatel. Surprenant. Le discours va en effet totalement à l'encontre des propos tenus mardi par le chef de l'État sur la CRP?: « Le dispositif a constitué une avancée, mais il n'est pas suffisamment efficace : seul un tiers des salariés licenciés économiques acceptent d'y adhérer et le taux de retour à l'emploi dépasse à peine un sur deux au bout de douze mois, ce qui pose la question de l'accompagnement effectivement apporté aux demandeurs d'emploi. »À l'issue de leur rencontre avec Luc Chatel, les représentants du personnel de la Camif sont sortis déçus. « Les propositions ne répondent pas aux attentes des salariés », ont-ils déclaré, soulignant que « le bassin d'emploi de Niort ne peut absorber les salariés de la Camif ». Ils le rediront haut et fort aujourd'hui lors d'une manifestation à Paris.
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