Le recul de la consommation fragilise l'économie américaine

Le quatrième trimestre sera bien pire. » L'économie américaine s'est contractée de 0,3 % au trimestre dernier ? un recul inédit en sept ans ? alors que Wall Street tablait sur un repli de 0,5 %. Économistes et entreprises n'anticipent pas d'amélioration rapide de la conjoncture. Chef économiste du cabinet IHS Global Insight, Nigel Gault estime que la contraction du produit intérieur brut américain (PIB) sera « de l'ordre de 3 % » au quatrième trimestre. Les États-Unis seraient alors officiellement entrés en récession.L'inquiétude porte surtout sur l'attitude des consommateurs. Au trimestre dernier, leurs dépenses se sont effondrées de 3,1 %. Il s'agit du premier repli enregistré depuis le dernier trimestre de 1991 et du plus important depuis le deuxième de 1980. Les dépenses de biens non durables, comprenant l'habillement et l'alimentation, ont chuté de 6,4 %, ce qui n'avait pas été constaté depuis la fin des années 1950?La chute du marché actions, la contraction du crédit et la hausse du chômage ont donc eu raison de la légendaire résistance du consommateur américain. Au cours des neuf premiers mois de 2008, 760.000 emplois ont été détruits, portant le taux du chômage à 6,1 %. Mais les licenciements se sont accélérés en octobre, des sociétés aux activités très diverses (American Express, Xerox, General Motors, Merck, Yahoo?) ayant annoncé des restructurations. Chef économiste de Goldman Sachs, Jan Hatszius table sur un chômage à 8 % d'ici à la fin 2009. Chez UBS Investment Research, Maury Harris a revu ses projections pour 2009 et prévoit désormais une contraction économique de 0,6 %, non plus une croissance de 0,3 %. L'économiste précise pourtant que ces perspectives prennent en compte une baisse de 1 % à 0,5 % du taux directeur de la Réserve fédérale et un nouveau plan de relance fiscal correspondant à 1 % du PIB américain. politique désastreuse« Il existe un fort consensus au Congrès pour qu'un tel plan soit adopt頻 au cours des prochaines semaines, affirme Jared Bernstein, économiste senior de l'Economic Policy Institute, et conseiller de Barack Obama, rappelant que même la Maison-Blanche soutenait une telle initiative. Le candidat démocrate a déclaré que les statistiques publiées hier étaient « le résultat direct de la politique désastreuse de l'administration Bush que John McCain entend poursuivre ». « Barack Obama voudrait accélérer » le déclin économique, a répliqué Douglas Hotlz-Eakin, conseiller de John McCain, qui assure que le programme du républicain créerait deux millions d'emplois tandis que celui de son rival en détruirait 6 millions.
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