La RTVE en chiffres

Part d'audience des deux chaînes nationales Budget Recettes : 1.474,7 millions ?, dont publicité 713,1 millions et subvention publique 502 millions. Dépenses : 1.757,1 millions ?Effectifs9.366 au 1er janvier 2006 ; 6.500 au 1er janvier 2008. Dans un pays qui ne connaît pas le système de la redevance, la marge de man?uvre financière des pouvoirs publics sur la télévision est limitée. Durant un quart de siècle, le financement de la RTVE fut essentiellement fondé, non sur les subventions directes du gouvernement, mais sur? un endettement qui augmentait de manière vertigineuse : quelque 500 millions d'euros par an. Une dette qui était garantie par l'État, et c'était là le grand grief des chaînes privées. Jusqu'à ce qu'une loi, approuvée en mai 2006 et entrée en vigueur le 1er janvier 2007, réforme le système de fond en comble : le budget de l'État a absorbé en une fois la dette de la RTVE, qui atteignait alors la bagatelle de 7,8 milliards d'euros. En échange, le gouvernement a accepté d'accroître de manière substantielle la subvention annuelle : multipliée par plus de cinq, elle a atteint 433 millions d'euros en 2007 (soit 36 % du total des recettes prévues) et 502 millions en 2008. La RTVE a demandé 590 millions pour 2009 et 650 millions pour 2010. La TV publique devait en contrepartie contribuer à équilibrer les comptes en acceptant une forte réduction de 44% de ses effectifs : 4.150 salariés vont quitter la société, en préretraite ou en départ volontaire.La nouvelle loi prévoyait aussi la modification du mode de nomination du directeur de RTVE, jusque-là désigné par l'exécutif. Dorénavant, il serait nommé par le Parlement à la majorité des deux tiers, ce qui impliquait un accord entre les deux grands partis. « dumping publicitaire »Un accord qui, trouvé en novembre 2006, a permis au journaliste Luis Fernández de devenir le premier responsable de la TV publique espagnole adoubé par le législateur. Enfin, la loi prévoit l'élaboration d'un contrat de plan triennal (le premier porte sur la période 2008-2010) qui doit fixer les obligations de la RTVE en matière de service public.Le contrat de plan aborde également le thème le plus épineux, celui de la publicité. Jusque-là, elle était limitée sur les télés publiques par le même « plafond » que celui de leurs rivales privées : douze minutes par heure. La RTVE se voit aujourd'hui contrainte de réduire ce volume d'une minute chaque année pour atteindre neuf minutes en 2010. Selon ses responsables, cela représente un manque à gagner annuel de 60 millions d'euros. Un effort jugé toutefois insuffisant par les chaînes privées. Elles accusent de dumping publicitaire la RTVE, qui rétorque que sa part du marché est proche de sa part d'audience : en 2007, les deux chaînes publiques TVE 1 et TVE 2 ont réuni en moyenne 21 % de l'audience, une part effectivement très proche des 21,2 % du marché publicitaire accaparé par RTVE. Il convient toutefois d'y ajouter les 19,6 % des recettes publicitaires correspondant à treize petites chaînes publiques à caractère régional ou local, qui ne sont pas dans le giron de la RTVE. Et le contexte rend les chaînes privées encore plus sourcilleuses sur la concurrence des chaînes publiques : de janvier à septembre, les recettes publicitaires de l'ensemble des chaînes espagnoles ont baissé de 8,9 % en glissement annuel.Si la réforme de 2007 a mis fin à la suspicion d'une télévision publique aux ordres du pouvoir, la question économique n'est pas totalement résolue. En 2008, la RTVE accusera un déficit qui serait lié aux coûts d'adaptation et donc exceptionnel.
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