Pas de trêve des combats à Gaza

Éric CholL'intense ballet diplomatique qui s'est joué hier dans les différentes capitales de la planète pour tenter de ramener le calme dans la bande de Gaza n'a pas empêché la poursuite des raids israéliens sur le territoire palestinien, portant, au soir du quatrième jour de l'offensive, le bilan à 383 morts et plus de 800 blessés. De leur côté, les militants du Hamas, qui contrôlent depuis juin 2007 la bande de Gaza, ont continué leurs tirs de roquettes à l'intérieur des terres israéliennes. Toutefois, petite lueur d'espoir, le gouvernement israélien n'excluait pas une suspension de l'offensive aérienne pour permettre l'envoi d'une aide humanitaire, proposée par la présidence française de l'Union européenne. Les ministres des Affaires étrangères des 27, réunis hier soir à Paris, devaient également discuter d'une proposition en 6 points : déclaration d'une trêve humanitaire, accord de cessez-le-feu, réouverture des 4 points d'accès à Gaza, lutte contre la contrebande d'armes dans le territoire palestinien, relance du processus de paix, et enfin relance de la réconciliation interpalestinienne. « Face à cet épisode particulièrement meurtrier et douloureux, que peut-on faire d'autre ? » s'interrogeait hier un diplomate français. Le président Nicolas Sarkozy, qui recevra, jeudi à Paris, le ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, devrait à nouveau plaider en faveur d'un cessez-le-feu : si le chef de l'État doit céder ce soir à minuit ses habits de président de l'Union européenne, la France pourrait rester active dans la recherche d'une solution, au sein du « trio des présidences », aux côtés de la République tchèque et de la Suède, les deux prochains pays à se partager la présidence de l'Union au cours de l'année 2009.« Plomb durci »Côté israélien, si l'idée d'une trêve humanitaire n'est pas écartée, le gouvernement a affirmé hier que l'opération baptisée « plomb durci » n'en était qu'à sa première étape et pourrait durer des semaines. Il peut compter sur le soutien de l'opinion publique, très favorable, selon des sondages parus hier dans la presse, à l'offensive en cours. « Ce que nous voulons d'abord, c'est atteindre le but que nous nous sommes fixé pour cette opération, à savoir, mettre fin aux tirs de roquettes sur la population israélienne », commente Nissim Svili, ancien ambassadeur d'Israël à Paris. À seulement six semaines des prochaines élections nationales, l'offensive militaire, déclenchée samedi dernier après la non-reconduction par le Hamas d'une trêve de six mois, revêt une importance majeure pour les dirigeants du pays. En cas de succès, le ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, tout comme celui de la Défense, Ehoud Barak, tous deux candidats au poste de Premier ministre, pourraient voir leur cote grimper dans les sondages. Mais un enlisement du conflit ou même un échec raviverait le souvenir amer de la guerre de 2006 contre le Hezbollah, et profiterait d'abord au candidat de la droite, Benjamin Nétanyahou, partisan de la plus grande fermeté. Dans ce contexte, les pressions de la communauté internationale en faveur d'un rapide cessez-le-feu n'ont guère de chances d'aboutir. Elle espère néanmoins parvenir à une trêve humanitaire, afin de permettre l'approvisionnement de Gaza en nourriture et en aide. Il y a urgence : les 1,5 million d'habitants de Gaza, qui ont enregistré une baisse de leur revenu annuel d'un tiers entre 1999 et 2006, manquaient déjà de tout avant le début du conflit ; le taux de pauvreté y atteint 51,8 % et le chômage touche 1 actif sur 3, selon la Banque mondiale. nLa fRANCE VA RESTER ACTIVE DANS LA RECHECHE D'UNE SOLUTION.
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