le dollar et la livre, empoisonnent l'euro

Le dollar termine l'année en confirmant sa récente volte-face vis-à-vis de à l'euro. Après son envolée à un record historique de 1,6038 dollar le 15 juillet dernier, l'euro a commencé par concéder 22% de sa valeur, jusqu'à ce que fin novembre, la reprise surprise du dollar s'émousse. Les chocs financiers successifs de l'automne dernier, à l'origine de rapatriements massifs de capitaux qui avaient restauré le statut de valeur refuge du dollar se sont progressivement dilués. credo officiel caducLa Réserve fédérale a donné le coup de grâce le 26 novembre dernier en abaissant à zéro son taux directeur, désormais piloté dans une fourchette de 0% à 0,25%. Les rendements nuls offerts sur le dollar ont contribué à redorer le blason de l'euro qui offre une rémunération de 2,5%, et lui ont fait regagner 15% de sa valeur vis-à-vis du billet en tout juste un peu plus d'un mois. Après avoir poussé une pointe au dessus de 1,47 dollar, le 18 décembre, la monnaie unique termine l'exercice autour de 1,42. Si l'on en croit les stratèges, la politique monétaire menée par la Fed risque de réduire la demande de dollars. Taux zéro conjugués au recours à des outils non conventionnels d'assouplissement monétaire quantitatif, rendent totalement caduque la notion de dollar fort, qui jusqu'à l'été restait encore le crédo officiel des autorités américaines. Peut-il d'ailleurs le rester lorsque la confiance des consommateurs tombe à son point bas de tous temps, comme on l'a appris hier?Le problème immédiat pour la compétitivité de la zone euro, c'est que dans sa rechute, le dollar entraîne sa complice d'antan, la livre sterling, monnaie d'un pays soupçonné d'être également tenté par la politique de taux zéro. Hier encore, la monnaie d'Albion est venue afflueurer le seuil de 0,98 pour un euro, tutoyant la parité. Isabelle Croizard
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