Plus fort qu'Hollywood

Aux États-Unis, la hausse est de 45 % sur un an. En France, elle dépasse les 50 %. De quoi parle-t-on, là, du pétrole ? Non, du chiffre d'affaires de l'industrie des jeux vidéo. Des statistiques à donner le tournis : plus de 35 milliards de dollars en 2007, dont 20 milliards pour les jeux proprement dits et 15 pour les consoles. Les petits Mickeys et leurs descendants numériques ne connaissent pas la crise. Depuis le lancement des consoles de jeux de nouvelle génération, les Wii et autres PlayStation 3, en 2005, le marché mondial progresse au rythme échevelé d'un tiers par an. Sa majesté le cinéma, roi du XXe siècle, n'a qu'à bien se tenir. Déjà, en France, les loisirs interactifs surclassent les autres industries culturelles : ils ont réalisé pratiquement 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier, 1 milliard de plus que la musique et le cinéma réunis. Encore une comparaison ? Fin avril, Hollywood lançait à grands frais le film " Iron Man". Au même moment déboulait dans les magasins Grand Theft Auto IV, quatrième épisode d'un jeu de l'éditeur Take Two, précédé par une campagne marketing digne des plus gros " blockbusters" du cinéma. Résultat des courses : " Iron Man" a été un succès, l'un des dix meilleurs démarrages de l'histoire d'Hollywood avec 200 millions de dollars pour la première semaine d'exploitation. Et GTA IV ? 500 millions de dollars en une semaine. Le superhéros américain battu à plate couture par un immigré balkanique superviolent ! Nico Bellic, le dealer de GTA IV, a déjà séduit 3 millions d'acheteurs aux États-Unis, plus de 500.000 en France. Les Français, d'ailleurs, tiennent leur rang dans le monde du jeu vidéo : le pavillon tricolore flotte sur le numéro 1 et le numéro 3 du secteur (respectivement Vivendi Games Activision et Ubisoft), et les créatifs " made in France" sont très recherchés. Combien de temps durera la folle croissance de cette industrie ? Autant que la hausse des prix du pétrole ? La comparaison n'est pas sans pertinence. Au prix où est l'essence, faire des kilomètres en voiture pour aller voir un film - ou tout autre spectacle public - ne va pas de soi. Les loisirs interactifs, servis par des équipements techniques sans cesse plus performants mis à la portée du très grand nombre, sont parfaitement adaptés à un monde où bouger coûte cher.
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