CONFLIT + « Midi libre » : le dialogue se noue entre direction et syndicat

De Nîmes à Béziers, de Montpellier à Millau, les lecteurs du Midi libre ont trouvé hier dimanche dans leur kiosque l'édition spéciale du journal que l'on connaît depuis quelques jours, formule allégée de douze pages regroupant les principales informations internationales, nationales et régionales. Ce numéro, tiré à près de 100.000 exemplaires, était vendu au prix de 4 francs sous film plastique, augmenté du supplément TV magazine commun à la plupart des titres de la presse quotidienne régionale et d'un magazine Hérault Vacances de quatre-vingt-six pages, édité par le Midi libre et imprimé sur les rotatives de sa filiale Offset Languedoc, implantée à la périphérie de Montpellier. A ce petit paquet s'ajoutait une lettre d'excuses et de remerciements aux lecteurs, offrant un numéro vert pour joindre le journal. Alors que les « juillettistes » arrivés avec le soleil découvrent ce nouveau journal, le syndicat Filpac-CGT et la direction se sont assis, certes brièvement, autour de la même table durant le week-end. « Dans un climat tendu et après avoir fait des déclarations préliminaires, racontent les syndicalistes, nous avons pris connaissance des propositions de la direction. L'essentiel de leur contenu réside dans un plan de réorganisation d'ensemble intéressant les deux cents ouvriers de la chaîne de fabrication, aussi bien le prépresse que la maintenance ou les rotativistes. » Contre-propositions. Après vingt minutes d'entretien, les syndicalistes ont quitté la table et ont décidé de se réunir dimanche soir pour élaborer des contre-propositions. Les syndicalistes comme la direction ne laissent rien filtrer du contenu des conversations. Aujourd'hui, une déclaration solennelle de la part du syndicat du Livre devrait avoir lieu, celui-ci estimant que les propositions qui lui ont été faites « n'ont rien de bon pour l'organisation du travail ». Bref, un dialogue s'est enclenché et d'aucuns, à la rédaction du journal notamment, se mettent à rêver de la fin du conflit dans les dix prochains jours. Il semblerait que les lecteurs appelant le numéro vert aient les mêmes espérances. Les hôtesses qui répondent ont « très souvent des messages de soutien, des demandes d'informations que l'on trouve habituellement dans le journal, et quelques questions sur les abonnements et la diffusion du douze pages ». Lequel ne fait d'ailleurs plus réagir les grévistes aussi vigoureusement qu'à son lancement. En effet « nous nous réservons dans nos actions de destruction du journal pirate », peut-on entendre au syndicat du Livre. Celui-ci est d'ailleurs dans tous les kiosques au prix de 2 francs et permet aussi de tempérer la grogne des diffuseurs de journaux qui retrouvent une partie de leur clientèle. Franck-Léopold Erstein, à Montpellier
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