Philippe Beissier : " Notre profession doit être réglementée"

Avec 17 agences, Alpilles Voyages (15 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007, une quarantaine de salariés) fait partie des plus importants réseaux d'agences de voyages de Provence-Alpes-Côte d'Azur.Que pensez-vous du rapport Attali ?Il m'a fait bondir. Le gouvernement chercherait à perdre les élections municipales qu'il n'agirait pas autrement. La partie sur la déréglementation des professions réglementées est scandaleuse.En quoi ?Une licence constitue un investissement. Et demain elle ne vaudrait plus rien ? C'est une hérésie. Personne ne peut s'improviser avocat, notaire ou agent de voyages. Nous risquons de voir n'importe quel margoulin vendre des vacances, des billets d'avions, sans aucune garantie pour le consommateur. Actuellement, pour vendre des voyages, il faut une licence d'État, du personnel qualifié, le dépôt d'une caution, une caisse de garantie. Le métier a besoin de ces garde-fous pour écarter les gens pas sérieux. Nous voyons déjà ce que cela peut donner sur des destinations comme la Mecque ou les Comores, où des individus peu scrupuleux abusent de la crédulité du public. Notre profession a besoin d'être réglementée.Comment expliquez-vous cette volonté de déréglementation ?Par la méconnaissance du dossier de la part du gouvernement. Il avance des choses sans en mesurer les conséquences. Notre ministre de l'Économie a déclaré mot pour mot : je ne vois pas pourquoi seuls les agents de voyages peuvent vendre des voyages. Je suis irrité par tant de bêtise et de mépris. Le tourisme est un des principaux pans de l'économie et nous n'avons pas de ministre. C'est révélateur d'un manque de considération et cela ne date pas d'hier.
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