Le casse-tête électrique en Espagne

Comment faire en sorte que les Espagnols payent le kilowattheure à son coût réel sur le marché réglementé de l'électricité, qui concerne 73 % des consommateurs ? Pour tenter de résoudre ce casse-tête, le gouvernement socialiste a décidé de jouer la prudence. Après plusieurs semaines de polémique, il vient d'annoncer une hausse annuelle modeste du tarif pour 2007 : 2,8 % pour l'électricité d'usage domestique (soit une progression moyenne de 0,74 euro par mois par ménage), et entre 4,3 % et 9 % pour les industriels, le pourcentage augmentant avec le niveau de consommation.On est loin de la hausse de 10 % pour les ménages que le ministère de l'Industrie avait laissé filtrer à titre de ballon d'essai. Si une augmentation d'une telle ampleur était politiquement difficile à défendre, elle voulait mettre fin aux effets nocifs du système mis en oeuvre en 1998 par le gouvernement conservateur : celui des " coûts de transition à la concurrence " (CTC). Ces CTC sont versés aux électriciens de manière à couvrir avec les deniers publics la différence entre les tarifs réglementés officiels et les coûts de production.SYSTEME PERVERSLe système, qui se proposait d'aider les électriciens à passer d'un secteur totalement cartellisé à un marché libéralisé, s'est depuis pérennisé. Mais l'écart entre tarifs réglementés et coûts de production s'est creusé avec la hausse du prix du pétrole et la sécheresse. Les CTC avoisineront cette année 4 milliards d'euros.Un système pervers, qui conduit les Espagnols à payer comme contribuables ce qu'ils ont l'impression d'épargner comme consommateurs, et qui n'encourage nullement les économies d'énergie. Le gouvernement a annoncé vendredi qu'il voulait supprimer les CTC en quatre ans. En révisant notamment les tarifs chaque trimestre et en procédant à leur indexation progressive sur les coûts réels de production. Parallèlement, les CTC accumulésferont l'objet d'une titrisation par vente aux enchères. Madrid compte aussi stimuler l'essor du marché libre pour faire pression à la baisse sur les prix.
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