L'Afrique, réservoir de minerai pour Arcelor-Mittal

Pas d'acier sans fer, charbon ou électricité. Déjà propriétaire de mines de fer couvrant 47 % des besoins de son groupe, Lakshmi Mittal vient de signer un protocole d'accord avec la Société Nationale Industrielle et Minière (Snim) mauritanienne afin d'exploiter ensemble une mine dans le gisement de fer géant d'El Agareb. Détenteur de 30 % de la coentreprise au départ (avec une option l'autorisant à monter à 70 % durant la phase opérationnelle), Arcelor-Mittal espère extraire, à terme, 25 millions de tonnes par an de ce site. Au total, le groupe se fixe comme objectif de posséder des mines de fer permettant de couvrir 75 % de ses besoins d'ici à 2012 et 90 % en 2018." PLUS DE 1 MILLIARD DE DOLLARS " D'INVESTISSEMENT AU LIBERIAAlors que la plupart des sidérurgistes dans le monde ont abandonné ces dernières décennies leurs mines de fer et de charbon, Lakshmi Mittal a toujours tenu à sécuriser ses approvisionnements en matières premières. Lorsqu'il rachète un site ou un complexe sidérurgique, il s'assure de l'accès à proximité d'une mine de fer, de charbon ou d'une centrale électrique. Au Kazakhstan, par exemple, le magnat de l'acier a acheté en 1995 une vaste aciérie en faillite avec une centrale électrique et des mines.Ces derniers mois, aiguillonné par la flambée des cours des matières premières, Arcelor-Mittal est passé à la vitesse supérieure. Le numéro un mondial de l'acier tente de faire de l'Afrique son réservoir de fer, charbon et manganèse. L'accord annoncé hier en Mauritanie, non chiffré, est le troisième que le groupe a signé pour des mines de fer en Afrique depuis un an, après le Liberia (un investissement de " plus de 1 milliard de dollars ") et le Sénégal où le sidérurgiste compte extraire 25 millions de tonnes de fer par an à partir de 2011. Le projet sénégalais, qui comprend la construction d'un port et de chemins de fer, devrait coûter 2,2 milliards de dollars. Côté charbon, Arcelor-Mittal a négocié en novembre dernier une coentreprise au Mozambique. En même temps, le groupe s'est engagé à coexploiter début 2010 d'importantes ressources sud-africaines de manganèse, ingrédient qui confère des propriétés mécaniques à l'acier.Le groupe compte approvisionner ses usines sidérurgiques européennes et américaines avec ces matières premières africaines, transportées par la mer. Comme le précisait en décembre Malay Mukherjee, patron des mines chez Arcelor-Mittal, dans une interview aux Échos : " Nous couvrons environ 40 % de nos besoins en fret grâce à des accords sur vingt ans avec des navires de transport. "
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