Arianespace en orbite haute

Faute de concurrents compétitifs, Arianespace a confirmé sa place de numéro un mondial en matière de lancements de satellites l'année dernière. Grâce à six tirs d'Ariane 5, la société européenne de commercialisation a lancé en 2007 douze des quinze satellites commerciaux avec succès. Soit près de 50 tonnes mises sur orbite si l'on ajoute les trois lancements Soyouz, la fusée russe exploitée par la filiale franco-russe d'Arianespace, Starsem, depuis le cosmodrome de Baïkonour. Le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall, est d'autant plus satisfait qu'il a engrangé l'an dernier 13 nouveaux contrats. Au total, son carnet de commandes s'élève à 24 satellites commerciaux, 11 institutionnels dont 9 véhicules cargo (ATV)destinés à desservir la stationspatiale internationale, et8 lancements spécifiques de Soyouz (1 ou 2 à Baïkonour et 6 ou 7 à Kourou).VISIBILITE " JUSQU'EN 2015"Le seul regret de Jean-Yves Le Gall provient, sans surprise, de la faiblesse du dollar, qui a pénalisé la société. Le chiffre d'affaires a baissé à 940 millions d'euros contre 985 millions en 2006. Selon lui, seul un quart à un tiers des contrats ont été signés en euros. Sans parler de l'effet sur les marges : l'ensemble des coûts de production est facturé en euros. En revanche, Arianespace a pu profiter de la hausse des prix des lancements l'an dernier. " Les lanceurs russes ont augmenté leurs tarifs, ce qui est lié en partie à l'inflation, notamment à Moscou où sont pro duits certains des lanceurs ", a souligné Jean-Yves Le Gall. Le lancement d'une Ariane 5 ECA coûte environ 150 millions d'euros. Soit autour de 20.000 euros par kilo de charge utile.En dépit de la crise financière aux États-Unis, le patron d'Arianespace n'a pas trop d'inquiétudes pour l'avenir. Au cours du premier semestre, il va d'ailleurs confirmer à Astrium, filiale d'EADS, le contrat portant sur l'achat de 35 lanceurs Ariane 5 de type ECA, dit lot PB. Ce qui va donner une visibilité commerciale à Arianespace " jusqu'en 2015 ", explique-t-il. Avec ces lanceurs et ceux du lot PA (20 Ariane 5 à tirer jusqu'en 2010), la société pourra accompagner l'explosion de la demande de la TV haute définition, des communications à larges bandes et des mobiles aux États-Unis, puis en Europe. " Nous avons de nombreux créneaux disponibles à partir de 2010, a-t-il fait valoir. Il n'y a pas de pénurie de lanceurs. " Le contrat du lot PB lui permettra aussi de faire face à la hausse prévue des cadences de lancements. Dès 2008, Jean-Yves Le Gall prévoit de tirer 7 à 8 Ariane 5 pour un chiffre d'affaires estimé à plus de 1 milliard d'euros, puis il table en 2009 sur 8 vols.En outre, l'arrivée de Soyouz à Kourou avec un premier lancement prévu au début de 2009 et celle du futur lanceur italien Vega, en dépit des difficultés de son développement, renforceront la position commerciale d'Arianespace. " Vega est le seul petit lanceur qui a un avenir sur son segment de marché ", note Jean-Yves Le Gall.
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