Tollé contre le projet de réforme des soldes

Faut-il autoriser les commerçants à multiplier les périodes de soldes ? À peine relancé par le gouvernement actuel, le projet suscite une polémique... qui ressemble à s'y méprendre à celle provoquée il y a deux ans jour pour jour par Thierry Breton. Le ministre des Finances de l'époque avait alors proposé " deux ou trois périodes de soldes par an ", au grand dam de Renaud Dutreil, ministre du Commerce, guère enclin à généraliser la revente à perte.Cette fois, c'est dans un bel ensemble que les titulaires des portefeuilles des Finances et du Commerce, Christine Lagarde et Luc Chatel, défendent cette idée. À la virgule près, leurs arguments sont les mêmes que ceux avancés deux ans plus tôt par Thierry Breton. " Les soldes sont une fête. C'est bon pour le pouvoir d'achat des Français. C'est bon pour le commerce ", a affirmé hier Christine Lagarde, au premier jour des soldes d'hiver. " Pour plus de souplesse, il serait logique de remettre à plat les mécanismes de réduction de prix ", a ajouté Luc Chatel, tout en précisant qu'" il ne s'agissait pas d'autoriser la revente à perte toute l'année ". Et pour cause : rédigée par Luc Chatel, adoptée tout juste avant Noël, la loi sur " le développement de la concurrence au service du consommateur " vient de réaffirmer l'interdiction de la revente à perte." FAUSSE BONNE IDEE "Dès lors, tout le monde s'interroge sur la manière dont le gouvernement compte autoriser des " soldes récurrents ". Le sujet sera à l'ordre du jour de la loi de modernisation économique du printemps. D'ici là, les tenants du statu quo vont reprendre leur bâton de pèlerin pour s'opposer à cette " fausse bonne idée ". Ils avaient déjà obtenu du précédent gouvernement une réforme a minima autour de trois principes : date unique de démarrage des soldes, pour six semaines, etpromotions de déstockage autorisées en dehors de ces périodes en magasin mais sans publicité extérieure.Mais, discutée avant l'élection présidentielle, la réforme n'a jamais été adoptée." Il ne faut pas casser un système qui fonctionne parfaitement ", reprend aujourd'hui Gérard Atlan, président du Conseil du commerce de France. " Rendre permanents les soldes n'aura pas d'influence sur les prix. Le vrai problème est la concurrence entre les enseignes ", assène Isabelle Faujour, directrice juridique adjointe de l'UFC-Que choisir. Seule voix discordante, celle de certains e-marchands. Notamment ceux spécialisés dans les produits high-tech, dont la durée de vie est fort courte compte tenu de la surenchère de nouveautés sur ce marché d'innovations. " Cela apporterait un sursaut de consommation, je le pense ", argumente Patrick Jacquemin , directeur général du site Rueducommerce.com .20.000 chaussures vendues au printempsLes grands magasins ont fait le plein hier. Les Galeries Lafayette affichent des ventes en hausse de 10 % à 15 % en province et de 10 % à Paris. Son voisin du boulevard Haussmann, le Printemps, tourne, lui, autour de + 6 %, à 9 millions d'euros. Notamment grâce à ses rayons de chaussures : 10.000 paires ont été vendues hier, contre 2.000 habituellement lors d'un " bon samedi ". Soit une paire vendue toutes les 3 secondes ! Les e-marchands ont aussi le sourire. Spartoo, site de vente de baskets, table sur plus de 30.000 paires venduespendant les soldes. Au petit jour, 300 commandesont été passées entre 8 heures et 10 heures.
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