Les défis de la filiale distribution d'EDF

Une page se tourne dans l'histoire d'EDF. Depuis le 1er janvier 2008, les personnels issus des services communs d'EDF et de GDF et de leurs réseaux de distribution respectifs ont été transférés dans des entités distinctes. Dans cette nouvelle organisation, seul subsiste un service commun aux deux groupes pour le dépannage.Cette réforme, imposée par la directive européenne sur l'énergie, a conduit EDF à filialiser son activité de distribution, qui a en charge la gestion des lignes à basse et moyenne tension. La nouvelle entité, baptisée Électricité Réseau Distribution France (ERDF), a dévoilé hier ses chiffres : elle a dégagé un résultat opérationnel de 200 millions d'euros pour 11 milliards de chiffre d'affaires en 2006. Elle affiche désormais ses propres ambitions. Michel Francony, le président du directoire, n'en manque d'ailleurs pas. Il a annoncé qu'ERDF voulait devenir, à l'instar du Réseau de Transport d'Énergie (RTE), " la référence européenne dansla gestion de réseau de distribution ".Un défi d'autant plus difficile à relever que la Commission européenne envisage d'imposer une ouverture des concessions à la concurrence. Et qu'en France le cadre réglementaire se durcit. Le gouvernement vient en effet de renforcer par décret les nouveaux critères de performances des opérateurs, " en matière d'investissement notamment ", dans la qualité de l'électricité et du service de distribution. Comme le souhaitait la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). ERDF, qui pourrait se voir infliger des pénalités en cas de non-respect de ses engagements, va donc mettre les bouchées doubles. Ainsi, dans le cadre de son contrat de service public, la société va lancer un plan " aléas climatiques " soutenu à partir de 2009 par uninvestissement de plus de 2 milliards d'euros par an sur dix ans. Dès cette année, la nouvelleentité dépensera " près de 2 milliards d'euros ", après environ 1,7 milliard en 2007. " La fourniture d'électricité s'est dégradée depuis quelques années ", reconnaît Michel Francony en raison, selon lui, de nouvelles " tempêtes traversantes " et " de la fragilité de certains équipements notamment en zones boisées ".Le président du directoire ne cache pas qu'il a engagé des discussions avec la Commission de régulation d'énergie (CRE) pour négocier un nouveau tarif d'acheminement de l'électricité pour 2009 afin de couvrir la montée en puissance de ses investissements. De la même façon, ERDF compte solliciter la CRE pour financer le remplacement des 35 millions de compteurs électriques en France par des compteurs " intelligents ". Coût de l'opération : de 4 à 5 milliards d'euros sur dix ans. Pour l'heure, elle va engager une expérience pilote sur 300.000 compteurs entre 2009 et 2010.
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