Alstom gagne en Argentine une vitrine pour le TGV

Les bonnes nouvelles se succèdent pour Alstom Transports. Après avoir vendu en Italie son premier train à grande vitesse de nouvelle génération, l'AVG, le constructeur ferroviaire signe aujourd'hui un contrat emblématique en Argentine : la réalisation de la première liaison à grande vitesse du pays - et la première pour l'ensemble du continent américain. La présidente argentine, Cristina Kirchner, doit signer aujourd'hui le décret d'adjudication, confiant la construction de la ligne au seul consortium en lice, Veloxia, qui associe Alstom aux sociétés espagnole Grupo Isolux et argentine Iecsa. Pour marquer l'événement, le secrétaire d'État aux transports, Dominique Bussereau, ainsi que des dirigeants d'Alstom et de SNCF International ont fait le déplacement.DES APPELS D'OFFRES EN VUELa ligne à grande vitesse reliera sur 800 km les trois principaux centres urbains du pays : Buenos Aires, Rosario et Córdoba, dans le Centre-Ouest. Le contrat est estimé à 1,32 milliard de dollars (0,89 milliard d'euros), les travaux devant durer trente à trente-six mois. Sur le tronçon Buenos Aires-Rosario (400 km), le réseau sera bien à grande vitesse, tandis que, sur l'axe Rosario-Córdoba, les voies seront aménagées pour des trains ne dépassant pas 160 km/h. Huit rames TGV d'Alstom devraient y circuler chaque jour. Et il ne s'agit que d'un début : l'Argentine souhaite lancer des appels d'offres pour deux autres lignes à grande vitesse, reliant Buenos Aires à la cité balnéaire Mar del Plata et à Mendoza, au pied des Andes.On comprend que le projet, vitrine de la technologie ferroviaire française, ait été fortement soutenu par François Fillon. Le Premier ministre l'avait appuyé publiquement à Buenos Aires le 10 décembre, quand il avait été la seule personnalité non latino-américaine à assister à l'investiture de Cristina Kirchner. Mais, sur place, le projet suscite aussi des critiques. Les détracteurs s'élèvent contre un programme qualifié de pharaonique, au regard des énormes besoins d'investissement dans les trains de banlieue délabrés. Ils craignent d'éventuelles dérives financières, notant que le projet s'est vu affecter une enveloppe non pas de 1,32 milliard, mais de 3,7 milliards de dollars sur 2008-2010, d'après une annexe budgétaire. Enfin, ils s'inquiètent de voir que les noms des ministres concernés, Julio de Vido (Planification) et Ricardo Jaime (Transports), sont souvent cités dans des affaires de corruption.Reste enfin la question du financement. Si Alstom assure pouvoir obtenir un crédit auprès de la Société Générale pour couvrir 80 % des investissements, son octroi s'avère hasardeux alors que l'Argentine n'a pas réglé sa dette à l'égard des créanciers souverains du Club de Paris (6,3 milliards de dollars).
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