La filière musicale reprend confiance

Le chiffre d'affaires de la musique enregistrée recule depuis plus de cinq ans. Pourtant, le secteur, réuni au Marché international du disque et de la musique (Midem), qui s'est ouvert ce week-end à Cannes, semble trouver des raisons d'espérer. La musique est l'industrie culturelle la plus avancée dans la mutation numérique, constate la Fédération internationale des éditeurs phonographiques (Ifpi) : 15 % de son chiffre d'affaires se réalisent désormais via la distribution sur mobiles ou Internet, et même 30 % aux États-Unis.En France, les revenus numériques croissent moins vite qu'ailleurs (+ 17 %) et pèsent moins de 8 % du chiffre d'affaires des producteurs phonographiques, tombé à 712 millions d'euros en 2007, presque deux fois moins qu'en 2002. Toutefois, le Snep, syndicat qui représente les principaux producteurs de disques, assure que 2007 aura été " la vraie année de transition. " Les accords conclus sous l'égide de l'Élysée après la mission Olivennes sur le piratage augurent d'un nouveau climat de collaboration avec les fournisseurs d'accès à Internet. Le Snep et les producteurs indépendants réunis dans l'Upfi espèrent que les mécanismes d'avertissement des internautes réduiront les échanges gratuits de musique.RENFORTS DE NOUVEAUX TALENTSLes mesures de soutien des pouvoirs publics s'élèveront à 30 millions d'euros par an, a indiqué hier à Cannes la ministre de la Culture, Christine Albanel. Parmi elles, le crédit d'impôt élargi en 2007 a représenté un apport de 10 millions l'an passé. Plafonné à 1,1 million par structure, il est déterminant pour l'équilibre d'exploitation de certains labels, souligne Stéphane Bourdoiseau, président de l'Upfi. Ainsi, la chute du marché a affecté en France EMI, Warner et SonyBMG, trois majors ayant restructuré ou réduit leurs investissements dans la création.Universal a renforcé sa part de marché (41 %) en classant dans les meilleures ventes de l'année des jeunes inconnus il y a deux ans (Mika, Amy Winehouse...). Les indépendants (Wagram, Tôt ou tard, etc.) ont, avec de nouveaux talents, gagné 1,9 point de part de marché (22 % des ventes). D'où cette confiance retrouvée : " La marge d'exploitation d'Universal Music est passée de 3 à 12 % entre 2003 et 2007 ", a expliqué Jean-Bernard Lévy, président de Vivendi, venu faire partager à Cannes sa " foi " dans la valeur future d'une industrie en mutation.Taxer les fournisseurs d'accès, une fausse pisteAu Midem, Christine Albanel, ministre de la Culture, a estimé que la proposition du rapport Attali visant à taxer les fournisseurs d'accès à Internet pour rémunérer les contenus " égare, une fois de plus, sur une fausse piste ". Cette mesure apparaît en contradiction avec les accords de l'Élysée pour lutter contre le piratage, signés en novembre. Le projet de loi mettant en oeuvre ces accords sera présenté au Sénat au printemps, a assuré la ministre.
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