De lourds chantiers attendent le prochain patron de la SNCF

L'Élysée ne paraît guère pressé de choisir le président de la SNCF pour les cinq prochaines années. Le mandat d'Anne-Marie Idrac, l'actuelle présidente, se termine pourtant lundi 25 février. Un décret signé par le ministre du Développement durable, Jean-Louis Boorlo, le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, et le Premier ministre, François Fillon, devait être signé au plus tard aujourd'hui. Il porte sur la nomination de l'ensemble des nouveaux membres du conseil d'administration - 12 au total, dont le président. " Aucune décision ne sera prise cette semaine ", laisse-t-on toutefois entendre du côté du palais présidentiel. En tout état de cause, le nouveau conseil d'administration doit être en mesure de se réunir au plus tard mardi 26 février, soit la veille de la réunion du Conseil des ministres qui nommera son président, sur proposition de ce même conseil.Anne-Marie Idrac et son numéro deux, Guillaume Pepy, les deux seuls candidats vraiment sérieux pour le poste, vont donc devoir attendre encore quelques jours avant d'être fixés. Même si l'actuelle présidente est donnée gagnante et que le nom de Guillaume Pepy circule dans quelques entreprises dont il pourrait prendre la tête, rien n'est tranché. " Nous sommes maintenant dans une entreprise qui fait des bénéfices depuis plusieurs années, le choix est donc moins stratégique qu'avant " avance-t-on en interne.REDRESSEMENT DU FRETLa feuille de route de l'heureux élu pour ces cinq prochaines années n'en sera pas moins bien remplie. Premier gros dossier à régler : le problème du fret. La restructuration profonde de l'activité de transport de marchandises a été lancée l'an dernier. Cette année, il va falloir aborder son volet social, qui va passer par 2.000 suppressions d'emplois, soit quelque 10 % des effectifs. Objectif avancé : revenir aux bénéfices en 2010, alors que les pertes devraient s'élever en 2008 à 213 millions d'euros, selon le budget de la SNCF. Le secrétaire d'État aux Transports fait d'ailleurs du redressement du fret la priorité des priorités.En 2010 également se profile l'arrivée de la concurrence dans le transport de voyageurs. La SNCF, qui a raté le cap de la libéralisation dans le fret, travaille d'arrache-pied sur le sujet pour garder son avance, notamment dans la grande vitesse. Dans cette perspective, le délicat dossier sur l'évolution du système des péages devra être réglé. Le nouveau président de la SNCF devra aussi s'atteler au développement indispensable des transports en Île-de-France, région confrontée à une forte augmentation du trafic et à d'importants problèmes de régularité, alors que les investissements ont été insuffisants dans le matériel. Le nouveau contrat signé avec le Syndicat des transports d'Île-de-France comprend d'ailleurs une enveloppe de 1,7 milliard d'euros pour les investissements sur la période 2008-2011.
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