L'édition prépare la génération eBook

Pas question pour le livre de se retrouver dans la situation de la musique, du cinéma et même de la presse si un jour le numérique vient à frapper à sa porte. Si aujourd'hui le livre numérique, dit dématérialisé, n'a pas trouvé son public puisqu'il pèserait à peine 37 millions d'euros sur les 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires du secteur de l'édition, ce dernier ne peut se permettre d'ignorer un éventuel basculement dans le numérique.Quelles conséquences alors pour l'édition, premier secteur culturel en France, s'interroge le rapport sur le numérique que vient de remettre son auteur Bruno Patino, président de Télérama et du Monde interactif, à la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel ? Pour l'auteur, on ne peut écarter l'idée qu'un jour la lecture plaisir (roman) bascule dans le numérique. Les jeunes générations sont nées avec des écrans, de l'ordinateur au BlackBerry en passant par le téléphone portable et les consoles de jeux type DS, souligne-t-il. Et Bruno Patino de rappeler qu'un pan déjàde l'édition, le juridique et le professionnel, est déjà passé à l'ère du tout-numérique.Reste à prévoir les conséquences pour le modèle économique du secteur. Outre changer à terme les habitudes de lecture, le numérique risque surtout d'aggraver les relations déjà tendues qui existent entre les maisons d'édition, détentrices des droits des oeuvres, et les fournisseurs d'accès qui " détiennent les technologies " et entendent exploiter ces droits en les revendant au prix de leur choix. À l'instar du géant américain Amazon qui, aux États-Unis, vend au prix unique de 9,99 dollars les livres numérisés pour son eBook.PRESERVER LE ROLE DES EDITEURS SUR LA DETERMINATION DES PRIX Pour se préparer à cette concurrence de plus en plus féroce, le rapport suggère notamment de " faire de la propriété intellectuelle la clé de voûte de toute édition dématérialisée ". " Les éditeurs devront conserver un rôle central dans la détermination des prix ", afin d'assurer la diversité éditoriale, insiste Bruno Patino. L'occasion de rappeler par ailleurs le caractère " extrêmement positif " de la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre qui a permis à la France d'avoir le réseau de librairies parmi les plus denses d'Europe.Il propose ainsi de s'inspirer de " l'esprit général " du texte, " très lié à l'imprimé ", pour " essayer de bâtir un mécanisme similaire pour l'univers du numérique ". Une adaptation de la loi Lang au numérique passe par une adoption du taux de TVA à 5,5 % - contre 19,6 % actuellement - pour les biens culturels numériques. Et Bruno Patino annonce d'ores et déjà qu'il va falloir batailler auprès de Bruxelles.
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