Coup d'envoi aux médicaments en libre accès

Aspro, Drill, Humex, Ibuprofen, Maalox, Nicorette, Nurofen, Strepsils... Comme un inventaire à la Prévert, la liste des médicaments désormais en accès libre dans les pharmacies françaises a été dévoilée hier par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Elle comprend 217 médicaments non remboursables vendus sans ordonnance mais aussi 12 traitements à base de plantes et 19 produits homéopathiques. Destinés à traiter des maladies bénignes comme les douleurs légères, la toux, le rhume ou le mal de gorge, ces médicaments " devront être présentés dans un espace bien identifié, à proximité immédiate du comptoir pour faciliter les échanges avec le pharmacien ", a précisé la ministre de la Santé. " En ayant la possibilité de comparer les prix, tout en profitant d'informations et de conseils, les patients seront évidemment les premiers bénéficiaires de cette mesure ", a assuré hier la docteur en pharmacie Roselyne Bachelot. À moins qu'ils désirent du Doliprane, grand absent de cette liste.Les pharmaciens aussi. À condition qu'ils jouent le jeu puisque ce dispositif repose sur une démarche de volontariat de chaque officine. Le dispositif sera en effet complété ces prochaines semaines par la création d'un statut réglementaire de centrales d'achats afin d'aider les pharmaciens à s'associer pour l'achat groupé et la distribution des médicaments non remboursables et des produits parapharmaceutiques. La marge des pharmaciens est aussi plus juteuse sur ces médicaments à prix libresque sur les molécules restées derrière le comptoir et dont les tarifs sont administrés car remboursées par l'assurance-maladie.AUCUN EFFET PREVUSUR LA SECURITE SOCIALELe discours de la ministre de la Santé a en effet évolué. Voilà neuf mois, Roselyne Bachelot évoquait les baisses de prix espérées sur ces médicaments une fois passés devant le comptoir des pharmacies, et les économies attendues pour la Sécurité sociale. Hier, elle a annoncé la création d'un observatoire des prix pour ces produits et précisé que le libre accès " ne jouera pas sur la Sécurité sociale ". La ministre a refusé de s'engager sur un élargissement de cette liste de médicaments. " Nous lancerons unappel d'offres cet automne comme préalable ", a-t-elle ajouté. Au grand dam de l'Afipa (Association des industriels de l'automédication), qui milite pour " davantage de molécules couvrant plus de pathologies [...] afin que les consommateurs aient un véritable choix au sein d'un marché pleinement concurrentiel ". Estimant qu'" il faut laisser du temps au temps ", Christian Lajoux, président du Leem (association des laboratoires), a salué " une mesure qui prouve que la France peut aller vers l'Europe ".
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